Et Socrate donne la hiérarchie de l’incarnation des âmes humaines en 9 types d’hommes, fondée sur la qualité de leur contemplation antérieure de la vérité :
- 1. Celui qui aspire au savoir et au beau.
- 2. Roi qui obéit à la loi, qui est doué pour la guerre et pour le commandement.
- 3. Homme politique, qui gère son domaine et cherche à faire de l’argent.
- 4. Quelqu’un qui aime l’effort physique, qui entraîne le corps et le soigne.
- 5. Devin, praticien d’initiation.
- 6. Poète, quelqu’un qui pratique l’imitation.
- 7. Démiurge et agriculteur.
- 8. Sophiste, démagogue.
- 9. Tyran.
Cette approche de l’âme dans le Phèdre apporte les éléments suivants :
La nature de l’âme est d’être principe de mouvement.
Sa mobilité éternelle lui donne son caractère : elle est immortelle.
Elle régit les mouvements physiques des éléments, les mouvements volontaires des êtres vivants, les mouvements psychiques de sensation et d’intellection.
Elle est intermédiaire entre le sensible et l’intelligible.
Elle est incarnée : elle doit animer le corps auquel elle est liée, le connaître, le gouverner. En animant le vivant ( le mortel), elle participe de son évolution.
Tous les vivants : végétaux, animaux, astres, dieux ont une âme.
L’âme, véritable attelage ailé doit exercer une fonction de connaissance dans les sphères supérieures, véritable épreuve qui la qualifiera pour faire accéder les êtres à leur degré de réalisation terrestre. Cette épreuve est liée au destin qui peut permettre l’harmonie parfaite du mouvement circulaire de l’âme ou l’entraver et conduire à une orientation différente ou à une incapacité à dominer le monde physique.
L’âme, en faisant communiquer le sensible et l’intelligible, bien que prisonnière du corps, lui imprime ses aspirations essentielles, entre les ascensions ailées et les chutes de l’attelage.