dimanche, janvier 13, 2008

Nicolas Sarkozy Nagy de Bosca bilan de la journée du mariage

Nicolas Sarkozy Nagy de Bosca mariage prévu le 9 février 2008

Bilan numerologique de la journée


Profession, matériel, intellectuel, affectif, santé


  • Plan professionnel : vous avez beaucoup de responsabilités et vos charges sont parfois accablantes. Vous avez des problèmes relationnels à régler et des choix s'imposent. Agissez en restant imprégné du sens de la justice. Parfois, vous pouvez avoir une promotion importante, mais dans certains cas cela vous perturbe et provoque certaines difficultés relationnelles et professionnelles.


  • Plan matériel : vous avez des opportunités pour changer ou transformer votre cadre de vie. Vous devez prendre des décisions concernant le foyer ou la famille ou alors des obligations à assumer. La plus grande prudence est conseillée dans vos choix.

  • Plan intellectuel : la vibration ne concerne que faiblement ce domaine.

  • Plan affectif : la famille est prédominante, il y a des soucis, de la souffrance provenant d'une situation difficile. Un éclaircissement reste possible, ou la libération d'une épreuve délicate à supporter.

  • Plan physique/santé : il y a un regain de tensions émotionnelles et vous ressentez une fatigue générale. Parfois, il peut y avoir un problème de cœur ou de dos.
    Des amis rechercheront votre compagnie, ce matin. N'hésitez pas à partager un peu de votre temps avec eux. La discussion sera fructueuse et vous permettra d'envisager des situations professionnelles heureuses, dont vous ne pouviez soupçonner l'existence jusqu'alors.
    Les activités artistiques sont recommandées, notamment dans la matinée. L'ambiance change dès midi. Stimulé par les responsabilités quotidiennes, vous penserez à régler des affaires en cours et intenterez, avec succès, des actions auprès d'administrations ou d'organisations pseudo-officielles. Même si cet univers ne vous enthousiasme pas particulièrement aujourd'hui, vous mènerez vos entreprises avec brio.

  • À partir de 18 heures, attendez-vous à des surprises fort désagréables. Le climat ne sera pas au beau fixe et il y aura du conflit dans l'air. Vous n'accepterez pas certains comportements ou certaines attitudes chez votre partenaire, et vous risquez d'avoir du mal à vous adapter à des situations imprévues, pas très faciles à surmonter.

Heures très bonnes : 0, 2, 4, 7, 9, 11, 13, 16 et 17, 20, 22.
Heures très satisfaisantes : 3, 8, 18, 21.
Heures valables : 1, 5 et 6, 10, 12 14 et 15, 19, 23.
Heures défavorables : aucune en particulier.

Carla Bruni Tedeschi, bilan de la journée du mariage

Carla Bruni Tedeschi : mariage prévu le 9 février 2008

Bilan numérologique de la journée du mariage

Profession, matériel, intellectuel, affectif, santé

  • Plan professionnel : il existe des problèmes relationnels, des oppositions, des blocages ou des conflits. Faites preuve de prudence et de diplomatie. Ne signez rien d'important.

  • Plan matériel : il y a des risques de perte d'argent ou de mauvaises affaires, de retards, d'aléas matériels. La prudence est nécessaire car l'adversité n'est pas forcément apparente.

  • Plan intellectuel : c'est une période de confusion et de versatilité, votre moral est fragilisé. Il faut positiver, lâcher prise.

  • Plan affectif : il y a des tensions sur le plan privé ou familial. Vous devez avoir un comportement conciliant et éviter les engagements décisifs.

  • Plan physique/santé : votre santé est fragilisée. Il y a des aspects somatiques dominants qui peuvent entraîner des troubles nerveux et physiques. Evitez une intervention.

  • Quoi qu'il arrive, vous serez vainqueur. La force sera de votre côté et vous donnera raison, tout au moins en fin de journée. Toutefois, ce jour sera éprouvant. Vous rencontrerez des oppositions et des résistances inhabituelles.

Un conseil : évitez d'engager la conversation sur des terrains glissants ou trop personnels, car vous risquez de ne pas savoir mesurer vos paroles et de tenir des propos imprudents, qui seraient ressentis comme des piques. Les dégâts ainsi occasionnés seront difficiles à réparer et les malentendus longs à dissiper.

Très émotif aujourd'hui, vous vivrez certaines situations et leurs contraires : la dispute et la réconciliation, la haine et l'amour, la colère et l'amitié. La première partie de cette journée vous fera sortir de vos gonds.

Dès 17 heures, vous serez comblé par l'affection que l'on vous prodiguera qui sera douce et généreuse.

  • Heures très bonnes (a) : 4, 6, 8, 10, 15 à 17, 20 et 21.
    Heures très satisfaisantes (b) : 1, 3, 11, 22 et 23.
    Heures valables (c) : 0, 2, 5, 7, 9, 14, 18 et 19.
    Heures défavorables (d) : 12 et 13.

Politique de Civilisation - EDGAR MORIN






Edgar Morin / Nicolas Sarkozy



Politique de civilisation : Nicolas Sarkozy, Henri Guaino et Edgar Morin.

Nicolas Sarkozy est notoirement inculte et bien incapable d'élaborer la moindre pensée un peu complexe. C'est "l'intellectuel" Henri Guaino, principal conseiller et plume des discours officiels, qui livre au Président de la République les références utilisées dans ses opérations de brouillage historique et rhétorique. C'est à lui que l'on doit notamment l'instrumentalisation de la lettre du jeune résistant communiste Guy Môquet ou encore la récupération des noms de Victor Hugo, Charles de Gaulle, Léon Blum et Jean Jaurès.

  • On reconnaît facilement la patte d'Henri Guaino dans les archaïques discours présidentiels, à la fois par les relents maurassiens, voire pétainistes, de nature patriotique, nationaliste et raciste (Discours de Dakar du 26 juillet 2007) qui s'en dégagent, et par la façon dont il s'approprie sans vergogne et à l'évidence sans les comprendre des concepts élaborés eux par d'authentiques intellectuels humanistes.Le discours des voeux télévisés du chef de l'Etat pour l'année 2008 n'échappe pas à la règle. Nicolas Sarkozy, ne quittant pas des yeux le texte de son prompteur, a annoncé aux français "une politique qui touche davantage encore à l'essentiel, à notre façon d'être dans la société et dans le monde, à notre culture, à notre identité, à nos valeurs, à notre rapport aux autres, c'est-à-dire au fond à tout ce qui fait une civilisation". Il a évoqué en vrac le "retard de la France", les "Droits de l'Homme", "le goût de l'aventure et du risque", "l'environnement", etc, pour appeler de ses voeux rien moins qu'une "nouvelle Renaissance", "une politique de civilisation" pour la France du XXIe siècle qu'il prétend incarner.

Qu'on se le dise, le sarkozysme est un nouvel humanisme et la France sarkozyste de 2008 déploiera sa grandeur dans toutes ses dimensions éthique, esthétique et morale, comme elle a d'ailleurs commencé à le faire en 2007 avec le Fouquet's, Kadhafi, Vincent Bolloré, Rolex, Gala et Carla Bruni à Eurodisney.La formule, bien soulignée, de "politique de civilisation" -- titre d'un livre du sociologue Edgar Morin -- a immédiatement fait florès. Reprise par le premier ministre François Fillon, dont le gouvernement est évidemment "prêt à des réformes de civilisation", elle suscite toutefois quelques interrogations auxquelles ont tenté de répondre sans grand succès de vieux rhétoriciens de la droite extrême comme Roger Karoutchi et Patrick Devedjian, qui ne peuvent toutefois que montrer la limite de leurs talents sur ce coup là.

  • Préférant ne pas trop s'attarder sur l'idée d'une France qui, comme au bon temps de sa période coloniale, exprimerait sans complexe sa supériorité et son "rôle civilisationnel" pour le reste du monde, la "politique de civilisation" sarkozyste est ainsi pour le premier "un souffle nouveau, une Renaissance au sens italien", et pour le second "une grande ambition pour la France". L'opposition est un tantinet plus ironique et ne se prive pas de railler cet historique message présidentiel qui se voulait en outre "de foi et d'espérance", histoire sans doute de faire oublier les précédents discours va-t-en guerre et les contrats commerciaux bassement matériels. Le porte-parole du Parti Socialiste, Julien Dray, n'y voit qu'un "concept fumeux" en cette première journée sans tabac, et le député socialiste européen Vincent Peillon, philosophe de formation, reste "perplexe".

  • Plus sérieusement, Arnaud Montebourg dénonce pour sa part un "concept nouveau qui ne veut absolument rien dire" hormis "une sorte d'intégration au bloc anglo-saxon" et "une espèce de croisade de l'affrontement des civilisations".De fait, sous la plume d'un Henri Guaino -- ancien économiste commissaire général au Plan, ex-conseiller de Charles Pasqua -- et dans la bouche d'un Nicolas Sarkozy dont le but affiché est d'américaniser la société française, la notion même de "politique de civilisation" sonne assez bizzarement. Il y a comme un hiatus entre l'idée même de civilisation et la politique menée par ce "président" plus adepte de la culture du résultat que de la culture de la Renaissance.

Celui qui entend gouverner la France comme un PDG des années '80 dirige une entreprise, qui aligne intégralement sa politique étrangère sur celle des Etats-Unis -- dont les incessantes aventures guerrières dans le monde entier ne sont pas vraiment un exemple "civilisationnel" --, qui met en oeuvre un programme de réformes renvoyant les français modestes à une situation sociale digne du XIXe siècle, qui se comporte comme un monarque corrompu de République bananière entouré d'une Cour de financiers, de journalistes et de vedettes du show-bizz, et celui qui, entre autres régressions, "modernise" la vie politique française en installant le service de communication de l'Elysée à la rédaction de l'hebdomadaire du gotha et de l'actualité heureuse, n'est à l'évidence pas l'homme le mieux placé pour parler de Renaissance et de Civilisation.Il l'est encore moins pour se référer au livre d'Edgar Morin, La politique de civilisation, publié en 1997.

  • Écrit avec le politologue Sami Naïr à la suite du mouvement social de 1995 contre la réforme Juppé, cet ouvrage tente d'analyser la question de la réforme du service public français sans laisser désintégrer ce dernier par le "libéralisme économique européen généralisé". Pour Edgar Morin et Sami Naïr, "La politique de civilisation vise à remettre l'homme au centre de la politique, en tant que fin et moyen, et à promouvoir le bien-vivre au lieu du bien-être". Le livre développe plus globalement un concept d'écologie politique présent dès les années '60 dans l'oeuvre du sociologue, notamment dans Anthropolitique: Introduction à une politique de l'homme (1969). Edgar Morin, ex-membre de Socialisme ou Barbarie (avec entre autres Cornélius Castoriadis et Claude Lefort), fondateur de l'Association pour la pensée complexe (APC), actuellement directeur de recherche émérite au CNRS et président de l'Agence Européenne pour la Culture (Unesco), est en matière politique et économique très loin de prôner les thèses néoconservatrices et néolibérales aujourd'hui mises en pratique par Nicolas Sarkozy et ses amis milliardaires du grand patronat et de la finance réunis.
Edgar Morin est un "keynésien" libertaire, un des premiers penseurs d'une écologie radicale appliquée à tout l'écosystème de la société humaine, non seulement environnemental mais aussi social, économique et politique. À travers sa notion de "complexité systémique" et ses analyses sociétales formulées dans de nombreux livres -- de L'Homme et la mort (1951) à L'an I de l'ère écologique (avec Nicolas Hulot, 2007) en passant par La Méthode (6 volumes, 1977-2004), Terre-Patrie (1993), La Complexité humaine (1994) ou encore Le monde moderne et la question juive (2006) -- il aborde les problèmes fondamentaux de notre temps et s'efforce de concevoir la complexité anthropo-sociale en y incluant les dimensions biologiques et imaginaires. Edgar Morin appelle à se saisir de la complexité du réel et s'attache, notamment dans La Méthode, à proposer aussi bien une éthique qu'un nouveau "filtre d'intelligibilité" qui n'a rien à voir avec l'approche plus que simpliste du monde et de l'homme proposée par Nicolas Sarkozy, si tant est qu'il en existe une.
  • La pensée d'Edgar Morin, inspirée par des auteurs comme entre autres Ivan Illich, est plus proche des idées de "décroissance" que des chiffres du CAC 40, plus proche des idées de '68, dont Nicolas Sarkozy veut faire table rase, que de celles d'Alain Minc. Elle est surtout d'un niveau intellectuel un petit peu plus élevé que celle d'Henri Guaino dont le titre du dernier livre, La Sottise des modernes, s'applique parfaitement à la "modernité" sarkozyste.







Auteur : La République des Lettres, mercredi 2 janvier 2008

samedi, janvier 12, 2008

Carla Bruni Tedeschi & Nicolas Sarkozy Nagy de Bocsa


Synastrie de
Carla Bruni Tedeschi &
Nicolas Sarkozy Nagy de Bocsa



Les aspects interplanétaires

Ceci concerne les rapports qu'il peut y avoir entre deux thèmes ; Les rapports affectifs, mais également dans le domaine social, intellectuel et spirituel.

Aspects Positifs

142 Carla Bruni Tedeschi Conjonction Nicolas Sarkozy Nagy de Bocsa Lune - Saturne

Ils feront leur vie ensemble, la Lune apportera la fantaisie à Saturne qu'elle trouvera parfois trop austère, mais elle en appréciera les autres qualités qu'elle même ne possède pas.
Deux personnes au caractère contraire faites pour se compléter.

126 Carla Bruni Tedeschi Conjonction Nicolas Sarkozy Nagy de Bocsa Vénus - Saturne

Cette union pourrait être favorable et durable, si Vénus est bien à la recherche d'un Saturne.


96 Carla Bruni Tedeschi Sextile Nicolas Sarkozy Nagy de Bocsa Mercure - Mercure

Favorable pour toute communication.


81 Carla Bruni Tedeschi Conjonction Nicolas Sarkozy Nagy de Bocsa Mars - Saturne

Vie commune sans histoire, l'amour se transformera en amitié, ils se comprendront, et seront bien ensemble. Indice de fidélité.

80 Carla Bruni Tedeschi Sextile Nicolas Sarkozy Nagy de Bocsa Mercure - Neptune

Bonne entente spirituelle.

79 Carla Bruni Tedeschi Sextile Nicolas Sarkozy Nagy de Bocsa Lune - Jupiter

Ils seront bien ensemble, ils se comprendront, auront confiance en l'autre, ils évolueront côte à côte dans le même sens, auront de multiples projets communs.
Ils feront une famille heureuse, ou leurs enfants évolueront dans un climat agréable.

67 Carla Bruni Tedeschi Sextile Nicolas Sarkozy Nagy de Bocsa Lune - Saturne

Ils feront leur vie ensemble, la Lune apportera la fantaisie à Saturne qu'elle trouvera parfois trop austère, mais elle en appréciera les autres qualités qu'elle même ne possède pas.Deux personnes au caractère contraire faites pour se compléter.

55 Carla Bruni Tedeschi Sextile Nicolas Sarkozy Nagy de Bocsa Jupiter - Pluton

Union qui pourrait être possible.

53 Carla Bruni Tedeschi Trigone Nicolas Sarkozy Nagy de Bocsa Mercure - Pluton

Union favorable.

46 Carla Bruni Tedeschi Trigone Nicolas Sarkozy Nagy de Bocsa Jupiter - Neptune

Union possible.



Aspects Négatifs

-247 Carla Bruni Tedeschi Carré Nicolas Sarkozy Nagy de Bocsa Lune - Vénus

Ils seront attirés l'un par l'autre, auront du plaisir à être ensemble, mais des conflits pourraient surgir peut être à cause d'une infidélité.


-107 Carla Bruni Tedeschi Carré Nicolas Sarkozy Nagy de Bocsa Mercure - Neptune

Cette relation ne pourra apporter qu'illusion et donc bien des déceptions par la suite. Ces deux personnes ne pourront jamais se comprendre, et si elles persistent à vivre ensemble, elles le feront dans le mensonge et la duperie.

-85 Carla Bruni Tedeschi Carré Nicolas Sarkozy Nagy de Bocsa Vénus - Pluton

Passion très forte mais destructrice.

lundi, janvier 07, 2008

L'ETAT QARMATE DU BAHREIN

L’Etat qarmate du Bahrein
L’Etat qarmate qui apparut à la fin du IXe siècle au Bahrein et qui se maintint pendant près de deux cents ans (jusqu’en 1076), fut une entité politique originale dans l’histoire de l’Orient médiéval. Son histoire commença lorsque l’un des chefs de la révolte qarmate, Abu Saïd al-Djannabi, envoyé en Arabie par Hamdan Qarmat (le fondateur du mouvement), s’installa sur la côte orientale de la péninsule pour y établir un Etat, autour de la grande oasis d’al-Hasa. Il y régna pendant une vingtaine d’années, assisté d’un conseil de direction composé de hauts fonctionnaires. A la mort d’Abu Saïd en 913 et jusqu’au milieu du XI e siècle, l’Etat qarmate fut placé sous la direction d’un gouvernement collégial qui réunissait ses descendants ainsi que ceux de ses premiers partisans. La vitalité économique de cet Etat était assurée par les butins des campagnes militaires qarmates, par les droits de douane perçus sur tous les navires qui empruntaient les routes maritimes du golfe arabo-persique, ainsi que par les droits de protection payés par les caravanes du Pèlerinage. L’excédent qui était dégagé de ces diverses opérations, ainsi que l’achat de plusieurs milliers d’esclaves noirs, permit l’épanouissement de cette « société dont l’ordre et la justice suscitèrent l’admiration d’observateurs non-karmates » : les habitants, en effet, « ne payaient ni impôts ni dîme, et toute personne qui s’était appauvrie ou endettée pouvait obtenir un prêt qu’elle pouvait rembourser lorsque sa situation s’était rétablie ; les prêts n’étaient jamais productifs d’intérêts, et toutes les transactions commerciales locales se faisaient au moyen d’une monnaie de plomb purement symbolique. [...]La réparation des maisons était faite gratuitement par les esclaves des dirigeants, et des moulins étaient entretenus par le gouvernement pour moudre gratuitement le blé pour les habitants. » Enfin, « à partir de l’époque d’ Abu Saïd, les prières, le jeûne et les autres pratiques musulmanes furent abolies, mais un marchand étranger fut autorisé à construire une mosquée à l’intention des visiteurs musulmans ».
  • Paradoxe à l’état pur, l’organisation sociale des Qarmates du Bahrein était donc, pour résumer, un sorte de Welfare State esclavagiste, s’appuyant sur une économie parasitaire à l’extérieur et pratiquant à l’intérieur une forme de communisme, le tout sous les ordres d’une dynastie dont la doctrine religieuse avait pour conséquence la laïcisation de la société.

« Depuis les croisades, le Haut-Languedoc était tourné vers l’Orient, et les comtes d e Toulouse étaient comtes de Tripoli ; un commerce actif rapprochant par mer les trois croyances, chrétienne, juive, mahométane, il en résultait quelque chose de pis que l’indifférence en matière de foi, un déplorable syncrétisme de doctrines et de croyances ; enfin les mœurs et la foi équivoques des chrétiens en Terre Sainte, corrompus par le voisinage des infidèles, avaient influé d’une manière notable sur les provinces du Midi. » (Emile Aroux, cité par Alice Becker-Ho, Du Jargon Héritier en Bastardie, pp. 74-75.) La plupart du temps, ce conseil était présidé par l’un des descendants d’Abu Saïd. Ce fut en particulier le cas d’Abu Tahir lui-même, qui était son fils cadet, et qui gouverna de 923 à sa mort en 944.

  • Article « Karmati » de l’Encyclopédie de l’Islam , nouvelle édition établie par E. van Donzel, B. Lewis et Ch. Pellat, Leiden-Paris, Brill-Maisonneuve & Larose, tome IV, 1978, p. 691.

LES ORIGINES ARABES de l'athéisme philosophique Européen ( partie 2 )

  • Après une série d’opérations armées en Irak (pillage de Bassora et de Koufa, attaque des caravanes du Pèlerinage, etc.), en 930, les Qarmates, emmenés par Abu Tahir, parvinrent même à s’emparer de La Mecque ; au bout de huit jours de massacres et de pillages ininterrompus, ils finirent par emporter la Pierre noire de la Ka’bah (qu’ils ne rendirent qu’en 951, brisée en sept morceaux), afin de « marquer de façon tangible la fin de l’ère musulmane » et « l’avènement de l’ère religieuse finale ».


  • L’idéologie qarmate combinait en fait plusieurs éléments : le dualisme gnostique et l’ésotérisme de type néoplatonicien hérités de l’ismaélisme ; la critique, commune à tous les hérétiques, des religions existantes et de l’ordre social qu’elles légitimaient ; le messianisme propre à ceux qui attendent la venue imminente d’un nouveau prophète ; et enfin un programme révolutionnaire de type communiste, prônant la redistribution des terres et la mise en commun des biens, qui lui permit de remporter immédiatement l’adhésion de milliers de paysans, d’ouvriers et d’artisans. On a proposé de voir dans le courant qarmate une résurgence du manichéisme (l’ismaélisme lui-même véhicule des éléments issus d’anciens systèmes religieux iraniens, dont le manichéisme), probablement par l’intermédiaire du mazdakisme, mouvement politico-religieux apparu en Perse au VIe siècle, qui aspirait à une égalité absolue entre hommes et femmes et à l’abolition des classes socio-économiques par une totale communauté des biens.

  • Quoi qu’il en soit, le mouvement qarmate fait irrésistiblement songer aux mouvements millénaristes, communistes et révolutionnaires qui sont apparus en Europe à la fin du Moyen-Age, et dont l’Anabaptisme est resté le plus célèbre . Grâce aux documents sur le mouvement qarmate mis en lumière par Louis Massignon en 1920, l’origine arabo-musulmane du blasphème des Trois Imposteurs est à présent reconnue de tous. Plus récemment, des recherches effectuées par Ahmad Gunny, de l’Université de Liverpool, ont apporté quelques nouveaux éléments à la question . Ahmad Gunny, revenant sur le problème des éditions modernes du Livre des trois imposteurs, a remarqué que ce traité comporte un épisode de la vie de Mahomet qu’on retrouve dans plusieurs ouvrages du XVIIe siècle.

  • Voici cet épisode: afin d’abuser le peuple, Mahomet avait demandé à l’un de ses compagnons de se dissimuler dans une fosse, d’où l' homme parlerait, invisible, afin de faire croire au peuple que la voix de Dieu s’exprimait en faveur de Mahomet.
    Mais un jour, ce dernier, « se voyant suivi d’une foule imbécile qui le croyait un homme divin », et craignant que son complice ne révèle l’imposture, accabla celui-ci de promesses et « lui jura qu’il ne voulait devenir grand que pour partager avec lui son pouvoir, auquel il avait tant contribué ». A force d’arguments et de cajoleries, il finit par le persuader de se cacher à nouveau dans la fosse aux oracles. « Trompé par les caresses de ce perfide, son associé alla dans la fosse contrefaire l’oracle à son ordinaire; Mahomet passant alors à la tête d’une multitude infatuée, on entendit une voix qui disait: “Moi, je suis votre Dieu, je déclare que j’ai établi Mahomet pour être le prophète de toutes les nations ; ce sera de lui que vous apprendrez ma véritable loi, que les Juifs et les Chrétiens ont altérée.” Il y avait longtemps que cet homme jouait ce rôle, mais enfin il fut payé par la plus grande et la plus noire ingratitude. En effet, Mahomet, entendant la voix qui le proclamait un homme divin, se tournant vers le peuple, lui commanda, au nom de ce Dieu qui le reconnaissait pour son prophète, de combler de pierres cette fosse, d’où était sorti en sa faveur un témoignage si authentique, en mémoire de la pierre que Jacob éleva pour marquer le lieu où Dieu lui était apparu. Ainsi périt le misérable qui avait contribué à l’élévation de Mahomet ; ce fut sur cet amas de pierres que le dernier des plus célèbres imposteurs a établi sa loi. »

  • Cet épisode qui doit visiblement plus au plaisir du blasphème qu’à l ’exactitude historique est présent entre autres dans le Dictionnaire historique de Pierre Bayle (1695-1697) et dans l’Apologie pour tous les grands hommes qui ont été accusés de magie de Gabriel Naudé (1635). Or Ahmad Gunny est parvenu à remonter à l’origine de cette histoire qui constitue l’essentiel du passage consacré à Mahomet dans le Livre des trois imposteurs ; et bien entendu, cette origine est arabe. On trouve en effet un récit analogue dans l’Histoire générale du grand historien arabe Ibn al Athir (1160-1233). Des extraits de ses Annales ont été reproduits, en appendice, par le baron de Slane dans sa traduction de l’Histoire des Berbères d’Ibn Khaldoun (1332-1406) ; ces extraits racontent que « lors du siège de Tinmal par le réformateur marocain Ibn Tumart (1078-1130), qui se proclama le “Mehdi” [ mahdi] des Almohades vers 1121, plusieurs milliers d’habitants périrent. Comme les principaux habitants voulurent un raccommodement avec l’émir des musulmans, le Mehdi prit des mesures contre eux et en 1125 il eut recours aux services d’un de ses agents nommé Bashir al Wansharisi. Ibn Tumart montra un feint étonnement et demanda à Bashir ce qui lui était arrivé. Dans une scène qui remplit d’admiration les assistants, celui-ci répondit […] que Dieu lui avait communiqué une lumière par laquelle il pouvait distinguer les hommes prédestinés au paradis d’avec les réprouvés, gens voués à l’enfer. Bashir prétendit même que Dieu avait ordonné à Ibn Tumart de faire mourir les réprouvés et que pour prouver la vérité de ses paroles, il avait fait descendre plusieurs anges dans le puits.

  • Après avoir entendu ces paroles, tout le monde s’y rendit. Ibn Tumart fit alors une prière et prononça ces mots : “Anges de Dieu ! Bashir al Wansharisi dit-il la vérité ?” Des individus qu’il avait fait secrètement cacher dans le puits répondirent oui. Ayant reçu ce témoignage, Ibn Tumart se tourna vers le peuple et lui dit : “Ce puits est pur et saint, car les anges y sont descendus ; aussi ferions-nous bien de le combler pour empêcher qu’il soit souillé par des ordures”. Alors tous les assistants s’empressèrent d’y jeter des pierres : le puits fut comblé. C’est là, d’après Ibn al Athir, une des façons dont Ibn Tumart raffermit complètement son autorité et se débarrassa de 7000 individus qui lui avaient donné ombrage. »

  • D’après Ibn al-Athir, à son époque (c’est-à-dire entre la fin du XII e siècle et le début du XIIIe siècle), il circulait au Maghreb plusieurs versions de la même histoire. Par le jeu du changement continuel propre à la mémoire des récits, il est fort probable que l’imposture d’Ibn Tumart racontée dans le monde arabe soit devenue en Europe l’imposture de Mahomet lui-même, sans qu’on sache à quel moment précis le change s’est produit.
    La translation géographique et narrative de cette anecdote livre donc aujourd’hui la dernière preuve de l’origine arabe de ce que Louis Massignon appelait « la légende De tribus impostoribus ». Et jamais, sans doute, une légende n’aura eu une telle force pratique dans l’Histoire.

  • En effet, le blasphème des Trois Imposteurs procédait pour la première fois à l’attaque du judaïsme, du christianisme et de l’islam sur un même front, autorisant par conséquent le passage de la critique des formes particulières de la religion au combat contre son essence universelle. La place de ce traité mythique dans l’histoire de la philosophie n’est donc pas univoque : il est certes le produit d’esprits qui aspiraient à s’affranchir du pouvoir temporel et spirituel des religions, mais il a aussi contribué, en tant que tel, à produire cette aspiration (et l’énergie qui fut dépensée à le rechercher n’est pas le moindre signe de ce besoin impérieux de liberté).

  • Il a ainsi ouvert la voie de l’athéisme véritable : non pas celui, trop timoré, d’un Diderot ou d’un La Mettrie, mais celui de Jean Meslier (1664-1729), auteur d’un formidable Mémoire tout entier consacré à la démolition des cultes, ou celui du marquis de Sade (17401814), dont la fureur antireligieuse a couvert tant de pages que Gilbert Lely n’a eu aucun mal à en recueillir les éclats sous le titre sans équivoque de Discours contre Dieu.


  • Cet athéisme là portait en lui bien plus qu’un « refus métaphysique des dogmes religieux » : il était « une égale et furieuse réprobation de tout ce qui se présente […] comme une entrave à la liberté native de l’homme, qu’il s’agisse d’une tyrannie d’ordre religieux, politique ou intellectuel ». En un mot, cet athéisme portait en lui la Révolution.
    Par quel chemin le blasphème des Trois imposteurs est-il arrivé à la connaissance de l’Occident chrétien, contribuant ainsi à son bouleversement?

  • Les philosophes arabes invités à la cour de l’empereur Frédéric II l’ont-ils amené avec eux, comme on l’a pensé au Moyen-Age ? L’a-t-on recueilli en Espagne, abandonné par le reflux des troupes musulmanes après les victoires successives de la Reconquista ? Ou les chevaliers provençaux l’ont-ils rapporté de leurs croisades en Terre Sainte ?

  • Toujours est-il que c’est bien la civilisation arabe qui a fourni à l' athéisme européen cette arme cruciale, la première qui fut employée dans une guerre de plusieurs siècles contre les illusions et les infamies de la religion. Et il est plus que jamais nécessaire de le rappeler aujourd’hui, en un moment où les suppôts des imposteurs se disputent la direction des foules sur les lieux mêmes de leurs premiers forfaits.

samedi, janvier 05, 2008

Les origines Arabes de l'athéisme philosophique Européen (partie 1)

LE DE TRIBUS IMPOSTORIBUS
ET
LES ORIGINES ARABES DE L’ATHEISME PHILOSOPHIQUE EUROPEEN

Un livre a hanté l’esprit des érudits du Moyen-Age et de la Renaissance: le De tribus impostoribus, ou Livre des trois imposteurs. Sa thèse, scandaleuse entre toutes aux yeux des autorités de l’époque, était que Moïse, Jésus et Mahomet, abusant de la crédulité publique, n’avaient fait que tromper l’humanité par les moyens de la religion.
La légende veut que ce traité anonyme ait voyagé clandestinement à travers toute l’Europe, à l’état de manuscrit recopié, dès le XIIIe siècle. Tout au long de l’histoire, nombreux sont ceux à qui l’on en a attribué l’écriture : Boccace, Pomponazzi, Machiavel, l’Arétin, Michel Servet, Jérôme Cardan, Giordano Bruno, Tommaso Campanella, Vanini, Hobbes, Spinoza, et plus tardivement, le baron d’Holbach.
Mais le premier à avoir été soupçonné fut l’empereur Frédéric II (ainsi que son secrétaire Pierre des Vignes), qui, en 1239, fut accusé par le pape Grégoire IX d’en avoir exprimé l’idée blasphématoire en déclarant que Moïse, Jésus-Christ et Mahomet étaient les trois plus grands imposteurs qui aient jamais berné l’humanité. Ce livre maudit devint enfin, aux XVIIe et XVIIIe siècles, le manifeste caché de plusieurs générations d’esprits libres, et nombreux furent les philosophes qui le recherchèrent pour le réfuter ou pour y puiser des arguments contre les religions de leur temps.
A ce jour, seules deux versions du De tribus impostoribus nous sont parvenues.
  • La première, sous forme de manuscrit rédigé en latin, date de 1688 ; intitulée à l’origine De imposturis religionum breve compendium et publiée vers 1753 sous la date fictive de 1598, elle est attribuée à Johan Joachim Müller, juriste de formation, qui en composa le texte à l’occasion d’une rencontre académique qui eut lieu à l’université de Kiel.

  • La seconde version du De tribus impostoribus, prétendument traduite du latin d’après un manuscrit volé dans la bibliothèque du Prince de Saxe, est en fait un traité rédigé en français et publié en 1719 en Hollande sous le titre de La Vie et l’Esprit de M. Benoit Spinoza, puis réédité dès 1721 sous le titre de Traité (ou Livre) des trois imposteurs. Cette seconde version est attribuée à Jean Maximilien Lucas (et non à Jean Rousset de Missy, comme l’écrit Raoul Vaneigem dans son édition du Livre des trois imposteurs parue en France en 2002). Tout au long du XVIIIe siècle, les libraires entretinrent la confusion entre cet ouvrage et celui qui était attribué à Frédéric II ou à son secrétaire Pierre des Vignes, afin de réaliser d’intéressantes opérations commerciales aux dépens des bibliophiles et des érudits appâtés par la découverte d’un livre aussi rare que sulfureux. Il a d’ailleurs été récemment démontré que ce Traité des trois imposteurs / Esprit de Spinoza était pour partie composé d’extraits traduits et juxtaposés provenant des Dialogues de Jules César Vanini, de l’Ethique et du Traité théologico-politique de Spinoza, du Léviathan de Hobbes, ainsi que d’autres ouvrages appartenant à la tradition intellectuelle du libertinage érudit – tous ces fragments, qui sont bien sûr reproduits sans indication d’origine, formant un « collage soigneux de textes allant dans le même sens ».
    On ne possède donc pas de version du De tribus impostoribus antérieure au XVIIe siècle, et les témoignages de ceux qui affirment l’avoir eu entre les mains avant 1650 restent malheureusement invérifiables. Beaucoup de spécialistes ont donc conclu à l’inexistence de ce livre, qui n’aurait été qu’une sorte de fantasme collectif auquel le siècle des libertins érudits, et lui seul, aurait prêté une réalité éditoriale.
    Mais, si le De tribus impostoribus n’a probablement jamais existé autrement que par son titre, ce titre lui-même, d’où vient-il ? A qui doit-on l’audace d’avoir refusé d’un même mouvement l’autorité des religions juive, chrétienne et musulmane, et l’élégance de l’avoir exprimé de façon si concise, si frappante ?
  • La réponse à ces questions ne se trouve pas en Europe : le « blasphème des Trois Imposteurs » trouve en fait son origine la plus vraisemblable dans l’aire culturelle arabo musulmane. Au XIXe siècle, on en trouvait déjà l’intuition chez Ernest Renan, et cette intuition s’est vue depuis confirmée et argumentée à deux reprises.
    Dans son ouvrage sur Averroès et l’averroïsme (1852), Renan avançait l’idée suivante : si le XIIIe siècle a pu étudier sous le même rapport les trois monothéismes (et le mensonge qui leur est consubstantiel), c’est parce que l’apparition de l’islam en tant que dernière religion révélée imposait l’analyse comparée de ses dogmes et de ceux du christianisme et du judaïsme. Aux yeux de l’Occident médiéval, c’est ce comparatisme, combiné sans doute avec l’esprit de libre examen des opinions hérité du rationalisme antique, qui a fait passer la philosophie arabe pour une philosophie athée.
  • De là naquit en particulier la légende d’un Averroès incrédule, à qui l’on attribua le mot suivant, fort proche du thème du De tribus impostoribus : « Il y a trois religions […] dont l’u ne est impossible, c’est le christianisme ; une autre est une religion d’enfants, c’est le judaïsme ; la troisième est une religion de porcs, c’est l’islamisme. »
  • En fait, comme l’affirme Renan, « chacun glosait à sa manière et faisait penser à Averroès ce qu’il n’osait dire en son propre nom ». L’épicentre de ce séisme qui ébranla « la base même de la foi » se situait à la cour des Hohenstaufen, devenue « centre actif de culture arabe et d’indifférence religieuse » sous l’influence d’un Frédéric II tout à la fois hostile à la papauté et fasciné par le monde arabe, symbole à ses yeux de la liberté de pensée et de la science rationnelle. Et le blasphème des Trois Imposteurs, selon Renan, résumait en fait ce courant de l’hétérodoxie qui représentait au Moyen-Age « l’incrédulité matérialiste, provenant de l’étude des Arabes et se couvrant du nom d’Averroès ».
  • Les thèses de Renan sur l’averroïsme sont aujourd’hui très discutées ; mais que le De tribus impostoribus puisse avoir partie liée avec la civilisation arabo-musulmane, c’était là une belle intuition, que les recherches de l’orientaliste Louis Massignon confirmèrent en 1920.

  • Dans un article intitulé « La légende De tribus impostoribus et ses origines islamiques », Louis Massignon présente deux documents à l’appui de cette idée.
  • Le premier, donné comme « un texte initiatique dû à une secte musulmane hétérodoxe, les Qarmates », est en fait « une circulaire confidentielle sur la méthode à suivre pour la propagande », envoyée au début du Xe siècle au chef qarmate Abu Tahir al-Djannabi, et qui lui expliquait comment réfuter Moïse, Jésus-Christ et Mahomet en montrant leurs contradictions. Mais le second document, qui en est le résumé modifié dans un ouvrage plus tardif, « nous donne enfin la légende des “Trois Imposteurs” sous sa forme définitive » en attribuant directement à Abu Tahir le propos suivant : « En ce monde trois individus ont corrompu les hommes, un berger, un médecin et un chamelier.
  • Et ce chamelier a été le pire escamoteur, le pire prestidigitateur des trois. » Louis Massignon ajoute : « On reconnaît dans le berger Moïse, le médecin Jésus, et le chamelier Mohammed. C’est la donnée même de la légende des “Trois Imposteurs”, fixée ainsi vers 1080 au plus tard – soit au moins cent cinquante ans avant son apparition dans la Chrétienté occidentale. »
  • Qu’on nous permette ici de faire une digression sur le mouvement qarmate. Né en 907, Abu Tahir al-Djannabi en fut, jusqu’à sa mort en 944, l’un des principaux chefs de guerre. Les Qarmates étaient des ismaéliens dissidents, apparus en Mésopotamie à la fin du IXe siècle, et convaincus du retour prochain du mahdi Muhammad fils d’Ismaïl ; ils s’opposèrent donc violemment aux autorités ismaéliennes fatimides, en refusant de faire allégeance au futur mahdi des Fatimides. Cette opposition devint une insurrection qui se développa par la suite en un large mouvement de lutte contre les doctrines islamiques exotériques et contre les institutions politiques qui s’appuyaient sur elles. Durant le X e siècle, la révolte qarmate s’étendit à la Syrie et à la Palestine, à la péninsule arabique ( Bahrein où fut fondé un Etat qarmate, et Yémen), au Khorasan (Perse orientale) et à la Transoxiane (territoires situés audelà de l’Amou Daria, en Asie centrale), menaçant de déstabiliser tout l’empire abbasside........

par Patrick Marcolini