" Le temps viendra où l'on préfèrera, pour se perfectionner en morale et en raison, recourir aux Mémorables de Xénophon, plutôt qu'à la Bible et où l'on se servira de Montaigne et d'Horace comme de guides sur la voie qui mène à la compréhension du Sage et du médiateur le plus simple et le plus impérial de tous, Socrate." ( Nietzche, Humain, trop humain, Le voyageur et son ombre.)
Vie très polymorphe : disciple de Socrate, dont il illustre la vie et la pensée dans Les Mémorables, au service de Cyrus le jeune, ( 401 ) puis de Sparte, ce qui lui vaut d'être banni d'Athènes.
"Cyropédie". Son oeuvre d'historien et de politique est consacrée à la vie de Cyrus le Grand, comme exemple de la puissance et de la stabilité politique. Illustration de la République de Platon : l'excellence de l'éducation de Cyrus le conduit à la position de " philosophe-roi " (Art royal). Même s'il prend quelques libertés en romançant l'histoire et en laissant transparaître sa conviction que cette union de l'éducation, par le développement des vertus, de l'armée et du politique, sont l'aboutissement de la démarche de Socrate. Cyrus = Socrate.
" Economique " est un dialogue tout à fait dans la lignée socratique, où il démontre que la division du travail entre mari et femme s'oppose à l'éducation commune des deux sexes. Aussi nécessaire à l'Etat que la guerre, et comme elle art de commander, l'agriculture est digne des soins des grands Rois. C'est une économie politique où s'efface la séparation des sphères publiques et privées.
Approche du dieu cosmique dans les Mémorables, qui influencera l'Hermétisme.
Deux choses différentes :
* Donner une preuve de l'existence de Dieu à partir de l'excellence du macrocosme ou du microcosme. L'argument philosophique, rationnel, conduit à la preuve classique par l'ordre du monde ( cosmos ).
* Contempler le monde, et en particulier le ciel étoilé, dans un sentiment de révérence et d'amour pour se laisser mener par cette contemplation jusqu'à l'adoration du dieu ordonnateur. On se trouve en présence d'une attitude religieuse qui peut comporter bien des nuances, selon que la contemplation du monde éveille seulement un sentiment vague du divin ou qu'elle porte à un acte décisif d'adoration à l'égard de la divinité que l'on pressent.
L'exercice rationnel de la pensée peut rester distinct du désir de s'unir au ciel ou au Dieu, mais le philosophe peut être également un homme religieux.
L'évolution de ces notions prend son origine dans la manière dont les premiers physiciens d'Ionie et de grande Grèce ont conçu les étapes qui ont fait passer le monde du chaos primitif à l'ordre. On a vu que ce passage s'est articulé à partir d'un seul élément premier, le principe ( eau, air, feu, infini, être ), ou par le mélange obtenu à l'aide d'un certain nombre d'éléments premiers. Mais il ne suffisait pas de poser la cause matérielle, unique ou multiple. Il fallait un second principe pour expliquer comment cette cause, en changeant donnait lieu à la production d'êtres distincts. C'est la recherche de la cause efficiente, connaître ce dont vient le commencement du mouvement.
Aristote le formule dans Méta, A, 3, 984 a 27 :
" Après les tout premiers physikoi qui ne recourent qu'à la cause matérielle, comme de tels pincipes se montraient insuffisants pour engendrer la nature des choses, les philosophes, contraints par la vérité elle-même, recoururent à un autre principe causal. En effet, l'existence ou la production de l'ordre et du beau dans les choses n'a probablement pour cause ni le Feu, ni la Terre, ni un autre élément de ce genre, et il n'est même pas vraissemblable qu'ils l'aient pensé. Par contre rapporter au hasard et à la fortune une si grande oeuvre n'était pas raisonnable. Aussi, quand un homme ( Anaxagore ) vint dire qu'il y avait dans la nature, comme chez les êtres vivants, un Intellect, ( Nous )cause de l'ordre et de l'arrangement universel, il apparut comme étant seul de bon sens en face des divagations de ses prédécesseurs....Anaxagore se sert de l'Intellect comme d'un deus ex machina pour la génération de son Univers."
Ce détour ou cette anticipation dont le but est de montrer l'émergence du concept de Dieu, nous ramène aux préoccupations de Xénophon et nous autorise à penser qu'il a subi l'influence de disciples d'Anaxagore, et notamment de Diogène d'Apollonie.
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