mercredi, mai 02, 2007
Ségolène Royal le 6 mai
Plan professionnel : les responsabilités que vous exercez sont assez pesantes, vous subissez des contraintes ou des tensions provenant de votre entourage. Les contrats et les accords liés à l'étranger sont favorisés. C'est une bonne vibration pour les activités créatives ou publiques.
Plan matériel : un accord ou un arrangement est possible en ce qui concerne une démarche en cours. N'entreprenez rien de nouveau.
Plan intellectuel : vous connaissez sans doute une phase de créativité ou vous développez de nouvelles connaissances.
Plan affectif : les relations sont orageuses et susceptibles d'aboutir à une séparation ou un divorce. Il peut y avoir une rencontre avec une personne étrangère. Il existe des problèmes familiaux à éclaircir, ou à subir selon les cas.
Plan physique/santé : vous avez sans doute des problèmes émotionnels et de la fatigue nerveuse.
La matinée promet d'être mouvementée : surchargé de responsabilités, vous n'aurez pas le temps de penser à vous. Si vous vous sentez agressé, attaqué, ne réagissez pas, cela risque de durer toute la matinée. Attendez peu de reconnaissance de la part de vos proches à votre égard. Vous constaterez, en revanche, que l'on exigera beaucoup de vous, et ceci sans retour. Perturbé, vous aurez une forte tendance à courir dans tous les sens, sans être constructif.
Méfiez-vous des apparences trompeuses entre 8 heures et midi. Décrochez un peu, même si cela vous paraît impossible. Dans le courant de l'après-midi, cet état d'excitation, d'agitation, cessera pour laisser place à une ambiance agréable, douce et sympathique. Amitié et relations très enrichissantes agrémenteront cette fin de journée.
Toutes les affaires et les actions que vous mènerez, dans le courant de l'après-midi, connaîtront une issue favorable. Si l'on vous doit de l'argent ou si vous devez régler des problèmes avec des amis, de la famille, profitez de la seconde partie de cette journée, placée sous le signe de l'harmonie et de la réconciliation.
Nicolas Sarkozy le 6 mai
Plan professionnel : il y a un ralentissement dans l'activité en cours, mais une bonne surprise reste possible ou alors un accord intervient inopinément. Vous ressentez un sentiment d'isolement sur le plan relationnel.
Plan matériel : un investissement ou une décision matérielle doit être évitée. La période est à la prudence afin d'éviter les pertes.
Plan intellectuel : vous réfléchissez sur le plan professionnel ou matériel ceci est favorisé. C'est une bonne vibration pour les études ou pour effectuer un stage.
Plan affectif : la configuration est assez neutre, mais un accord est possible.
Plan physique/santé : il peut y avoir des problèmes au niveau santé, l'énergie est en baisse. Un traitement doit être envisagé , mais si possible évitez toute intervention importante.
Eh bien, aujourd'hui, le destin va se charger de vous rappeler qu'il ne faut jamais rien négliger ! Le moindre détail omis, le plus petit oubli sera sanctionné ce matin de façon inattendue et soudaine. Evitez d'attendre d'autrui quoi que ce soit, vous serez déçu. Si vous devez déléguer, confier à certains de vos collaborateurs ou de vos proches une mission, soyez très vigilant.
Après cette matinée tendue et stressante, vous passerez dès midi dans un cycle beaucoup plus constructif où, en effet, il semblerait que toutes les démarches de type professionnel aboutissent. Vous serez peut-être même sollicité pour de nouvelles responsabilités. L'investissement dont vous ferez preuve, dans votre vie professionnelle, sera apprécié. C'est une bonne période pour entreprendre et miser sur l'avenir.
Au-delà de 20 heures, des tensions seront à prévoir, notamment sur le plan relationnel. A partir de ce moment, évitez de discuter de problèmes matériels car cette vibration révèle que dans ce domaine, au lieu de gagner, vous perdrez, au lieu d'économiser, vous dépenserez. Alors, soyez particulièrement prudent. Vos démarches n'iront pas dans le sens escompté.
mardi, mai 01, 2007
Ségolène Royal le 2 mai
Plan professionnel : il est préférable de maintenir la situation existante plutôt que de prendre des risques. Les changements ne peuvent de toute façon se faire comme prévu. Il existe des tensions relationnelles dans le cadre du travail.
Plan matériel : il y a des charges qu'il faut assumer surtout à cause de l'entourage. C'est une mauvaise période pour les engagements concrets, sauf s'il s'agit de l'aboutissement d'une affaire en cours ou d'une transaction liée à l'étranger.
Plan intellectuel : c'est un moment de crise intérieure, de confusion dans les idées. Mais, parfois, il existe de bons aspects, surtout sur le plan spirituel.
Plan affectif : c'est une phase de troubles et d'émotions. Une situation en cours peut connaître une crise. Une rencontre passionnelle est possible ou avec une personne étrangère. Parfois, ceci marque la fin d'une union. Une personne âgée de la famille peut donner des soucis.
Plan physique/santé : vous vivez une période de fragilité morale et de pessimisme. Parfois, il y a des risques infectieux. L'énergie est fluctuante.
Le destin exigera de vous, pendant cette journée, beaucoup de confiance. Vous serez confronté à des situations fort contradictoires, dans votre vie relationnelle, particulièrement dans le cadre professionnel. D'une part, vous déborderez d'idées originales qui vous motiveront et, d'autre part, vous serez déçu par le manque de reconnaissance et d'esprit constructif de vos proches collaborateurs.
Cet aspect difficile durera toute la journée, il sera particulièrement critique entre 12 et 18 heures. Il vous est donc conseillé de garder une prudente réserve, tout en conservant l'attitude de la force tranquille et de la confiance en soi. Vous assisterez à la situation en spectateur, sans vous impliquer car vos émotions risquent de se teinter d'agressivité, voire de violence. La confiance, la patience et la sagesse seront de rigueur si vous voulez vivre au mieux cette journée.
La soirée, dès 18 heures, ne sera pas de tout repos ; certaines tâches ou certaines obligations inattendues devront être acceptées avec le sourire.
Heures défavorables : aucune en particulier.
Nicolas Sarkozy le 2 mai
Plan professionnel : les relations sont difficiles, sauf si certains objectifs sont vraiment partagés. La situation est difficile, mais elle peut s'améliorer. Il y a sans doute de nouveaux contacts intéressants avec l'étranger.
Plan matériel : Ceci peut marquer l'aboutissement d'une démarche laborieuse en attente depuis un moment, la fin d'un problème. Il ne faut rien engager de nouveau.
Plan intellectuel : Il peut y avoir évolution intérieure, spirituelle, intellectuelle ou de nouveaux concepts de vie.
Plan affectif : il existe des tensions émotionnelles avec en corollaire un risque de litige, voire de séparation. L'amitié est favorisée, surtout au sein d'un groupe qui adhère à une cause quelconque. Parfois, un contact du passé peut se rappeler à votre attention ou resurgir.
Plan physique/santé : il y a un risque de fatigue morale et physique importante, il y a de fortes tensions émotionnelles.
Lors de cette journée, et tout spécialement entre 8 et 18 heures, les nombres vous invitent à user à la fois de malice, de douceur et de fermeté. En effet, le destin, par des propositions ou des relations nouvelles, risque de vous tendre un piège. Vous pouvez considérer d'emblée qu'aucun contact nouveau ne tiendra dans le temps et que les promesses faites ne seront pas tenues.
Si vous vous engagez que ce soit dans un lien affectif ou une procédure judiciaire vous allez au-devant de déboires. Evitez aussi, au cours de cette période (toujours de 8 à 18 heures), de négocier avec vos supérieurs hiérarchiques. Vous seriez déçu par la manifestation d'une dureté, voire d'une cruauté, peut-être inhabituelle. Un conflit, avec ces derniers, provoquerait à long terme des entraves dans votre vie en général. Pour bien vivre ce cycle passager, ne prenez aucun risque. Vous gagnerez beaucoup au contraire à prier, à méditer, à vous instruire et à lire.
Vers 18 heures, une nouvelle période vous dégagera de cet état critique. Elle restera, cependant, fragile surtout sur le plan affectif. Vous serez un peu triste. Vivement ce soir très tard où, là, il semblerait y avoir une amélioration dans vos rapports avec l'élue de votre coeur.
lundi, avril 16, 2007
L’âme selon l’approche de Platon
Et Socrate donne la hiérarchie de l’incarnation des âmes humaines en 9 types d’hommes, fondée sur la qualité de leur contemplation antérieure de la vérité :
- 1. Celui qui aspire au savoir et au beau.
- 2. Roi qui obéit à la loi, qui est doué pour la guerre et pour le commandement.
- 3. Homme politique, qui gère son domaine et cherche à faire de l’argent.
- 4. Quelqu’un qui aime l’effort physique, qui entraîne le corps et le soigne.
- 5. Devin, praticien d’initiation.
- 6. Poète, quelqu’un qui pratique l’imitation.
- 7. Démiurge et agriculteur.
- 8. Sophiste, démagogue.
- 9. Tyran.
Cette approche de l’âme dans le Phèdre apporte les éléments suivants :
La nature de l’âme est d’être principe de mouvement.
Sa mobilité éternelle lui donne son caractère : elle est immortelle.
Elle régit les mouvements physiques des éléments, les mouvements volontaires des êtres vivants, les mouvements psychiques de sensation et d’intellection.
Elle est intermédiaire entre le sensible et l’intelligible.
Elle est incarnée : elle doit animer le corps auquel elle est liée, le connaître, le gouverner. En animant le vivant ( le mortel), elle participe de son évolution.
Tous les vivants : végétaux, animaux, astres, dieux ont une âme.
L’âme, véritable attelage ailé doit exercer une fonction de connaissance dans les sphères supérieures, véritable épreuve qui la qualifiera pour faire accéder les êtres à leur degré de réalisation terrestre. Cette épreuve est liée au destin qui peut permettre l’harmonie parfaite du mouvement circulaire de l’âme ou l’entraver et conduire à une orientation différente ou à une incapacité à dominer le monde physique.
L’âme, en faisant communiquer le sensible et l’intelligible, bien que prisonnière du corps, lui imprime ses aspirations essentielles, entre les ascensions ailées et les chutes de l’attelage.
jeudi, avril 12, 2007
L’âme selon l’approche de Platon : Conclusions
« Nous devons nous faire une conception juste de la nature de l’âme, aussi bien divine qu’humaine, en considérant ses états et ses actes. Toute âme est immortelle. En effet, ce qui se meut toujours est immortel. Or, pour l’être qui en meut un autre et qui est mû par autre chose, la cessation de mouvement équivaut à la cessation de la vie. Seul l’être qui se meut lui-même, puisqu’il ne fait pas défaut à lui-même, ne cesse jamais d’être mû ; mieux encore, il est source et principe de mouvement pour tout ce qui est mû. Or un principe est chose inengendrée. Car c’est d’un principe que vient nécessairement à l’être tout ce qui vient à l’être, tandis que le principe, lui, ne vient de rien. Et comme c’est une chose inengendrée, c’est aussi nécessairement une chose incorruptible…..
…Pour ce qui est de sa forme, ( ce à quoi elle ressemble ), il faut se représenter l’âme comme une puissance composée par nature d’un attelage ailé et d’un cocher. Cela étant, chez les dieux, les chevaux et les cochers sont tous de bonne race, alors que pour le reste des vivants, il y a mélange. Chez nous, celui qui commande est le cocher d’un équipage apparié. De ces deux chevaux, l’un est beau et bon pour celui qui commande, et d’une race bonne et belle, alors que l’autre est le contraire et d’une race contraire. Dès lors, dans notre cas, c’est quelque chose de difficile et d’ingrat d’être cocher.
Comment faut-il que l’être vivant soit qualifié de mortel et d’immortel ? Tout ce qui est âme a charge de tout ce qui est inanimé. Or l’âme circule à travers la totalité du ciel, venant à y revêtir tantôt une forme tantôt une autre. C’est ainsi que quand elle est parfaiteementt ailée, elle chemine dans les hauteurs et administre le monde entier ; quand, en revanche, elle a perdu ses ailes, elle est entraînée jusqu’à ce qu’elle se soit agrippée à quelque chose de solide ; là elle établit sa demeure, elle prend un corps de terre qui semble se mouvoir de sa propre initiative grâce à une puissance qui appartient à l’âme. Ce qu’on appelle « vivant », c’est cet ensemble, une âme et un corps fixé à elle , qui a reçu le nom de « mortel ».
Comprenons pourquoi l’âme a perdu ses ailes, pourquoi elles sont tombées.
La nature a donné à l’aile le pouvoir d’entraîner vers le haut ce qui est pesant, en l’élevant dans les hauteurs où la race des dieux a établi sa demeure. L’aile est, d’une certaine manière, la réalité corporelle qui participe le plus au divin. Or le divin est beau, sage, bon et possède toutes les qualités de cet ordre. En tout cas, rien ne contribue davantage que ces qualités à nourrir et à développer ce que l’âme a d’ailé, tandis que la laideur, le mal et ce qui est le contraire des qualités précédentes dégrade et détruit ce qu’en elle il y a d’ailé….
Voici donc celui qui, dans le ciel, est l’illustre chef de file, Zeus ; conduisant son attelage ailé, il s’avance le premier, ordonnant toutes choses dans le détail et pourvoyant à tout. Le suit l’armée des dieux et des démons, rangés en onze sections car Hestia reste dans la demeure des dieux. C’est un spectacle varié et béatifique qu’offrent les évolutions circulaires auxquelles se livre, dans le ciel, la race des dieux bienheureux, chacun accomplissant la tâche qui est la sienne. Ils se mettent à monter vers la voûte qui constitue le limite intérieure du ciel. Dans cette montée, dès lors que les attelages des dieux qui sont équilibrés progressent facilement, alors que les autres ont de la peine à avancer, car le cheval en qui il y a de la malignité rend l’équipage pesant, le tirant vers la terre. C’est là, sache le bien que l’épreuve et le combat suprêmes attendent l’âme en effet, lorsqu’elles ont atteint la voûte du ciel, ces âmes que l’on dit immortelles passent à l’extérieur, s’établissent sur le dos du ciel, se laissent emporter par leur révolution circulaire et contemplent les réalités qui se trouvent hors du ciel.
Ce lieu qui se trouve au-dessus du ciel, voici ce qu’il en est : l’être qui est sans couleur, sans figure, intangible, (hors du sensible), qui est réellement, l’être qui ne peut être contemplé que par l’intellect- le pilote de l’âme -, l’être qui est l’objet de la connaissance vraie, c’est lui qui occupe ce lieu. Il s’ensuit que la pensée d’un dieu qui se nourrit d’intellection et de connaissance sans mélange, -- et de même la pensée de toute âme qui se réjouit de recevoir l’aliment qui lui convient--, se réjouit lorsqu’elle aperçoit la réalité et que dans la contemplation de la vérité, elle trouve sa nourriture et son délice, jusqu’au moment où la révolution circulaire la ramène à son point de départ. Or, pendant qu’elle accomplit cette révolution, elle contemple la justice en soi, la sagesse, la science, non celle qui change mais celle qui s’applique à ce qui est réellement la réalité. Et quand elle s’en est régalée, elle pénètre de nouveau à l’intérieur du ciel, elle revient à sa demeure.
Voilà quelle est la vie des dieux. Passons aux autres âmes. Celle qui est la meilleure, parce qu’elle suit le dieu et cherche à lui ressembler, a dressé la tête de son cocher vers ce qui se trouve en dehors du ciel et elle a été entraînée dans le mouvement circulaire ; mais troublée par le tumulte de ses chevaux elle a eu beaucoup de peine à porter les yeux sur les réalités. Cette autre a aperçu certaines réalités et pas d’autres. Quant au reste des âmes, elles cherchent à suivre mais elles se bousculent, se piétinent, chacune essayant de devancer l’autre, mais impuissantes elles s’enfoncent au cours de la révolution. Elles s’éloignent sans avoir été initiées à la contemplation de la réalité. Et lorsqu’elles se sont éloignées, elles ont l’opinion pour nourriture. Pourquoi faire un si grand effort pour voir où est la « plaine de la vérité » ? Parce que la nourriture qui convient à ce qu’il y a de meilleur dans l’âme se tire de la prairie qui s’y trouve, et que l’aile, à quoi l’âme doit sa légèreté, y prend ce qui la nourrit. ( opposition à la plaine de l’oubli de « République, X, 621,a »).
mercredi, avril 04, 2007
L’âme selon l’approche de Platon IV. Le Phèdre
Malgré leur imperfection, les âmes remplissent leur fonction d’être principe de vie d’une chose sans vie, un corps. Leur position moyenne entre le supérieur et l’inférieur, les oscillations possibles entre le monde de la vérité et le monde de l’opinion, au gré du cheval vicieux de l’attelage, les conduiraient au dessèchement. Mais la mise en œuvre du ressouvenir des vérités contemplées permet de retrouver « l’enthousiasme », cette possession d’un dieu qui les exalte et les élève vers les sphères dont elles ont été déchues. Au plan pratique, c’est le travail philosophique qui permet à l’être d’acquérir les vertus que lui suggère la contemplation.
Arrivé à un niveau de conception accompli, Platon apporte des arguments en faveur de l’immortalité de l’âme :
Parmi les choses qui existent et dont l’existence est liée à leur mouvement, il y a celles qui tiennent d’elles-mêmes leur mouvement et celles qui le tiennent d’une autre chose et le communiquent ensuite à une autre. Celles-ci cesseront d’exister lorsqu’elles cesseront d’être mues, mais non les premières. Il en découle que la chose qui se meut elle-même est impérissable et qu’elle est un principe.
Un principe étant ce à partir de quoi commence d’exister tout ce qui existe, mais qui ne commence pas lui-même, il serait contradictoire que la chose que l’on a reconnue comme principe fût engendrée. Donc la chose qui se meut elle-même et qui est un principe est inengendrée.
Un principe qui donne la vie à l’inanimé, sans influence extérieure, qui est impérissable et inengendrée et l’âme reçoit le mouvement du dedans : elle est donc immortelle.
jeudi, mars 22, 2007
L’âme selon l’approche de Platon III
Dans La République, Platon exhorte le philosophe à ne pas se confiner dans un isolement méprisant, mais à participer à la vie de la cité et à son gouvernement. Il dresse un parallèle entre l’âme de l’individu et l’harmonie de l’Etat. La vie de l’Etat représente, en gros caractères, ce qui est en petits caractères dans l’âme de chacun des individus qui le composent : « Comme si l’on enjoignait à des gens dont la vue n’est pas perçante, de lire à longue distance de petites lettres ; et que l’un de ces gens s’avisât par la suite que ces mêmes lettres existent peut-être aussi ailleurs, en plus grand, sur une plus grande surface »( 368 d ).
D’autre part, Platon décrit la partition de l’Etat en trois classes : pour que la justice règne il doit exister entre la classe des penseurs et celle des travailleurs et des productifs, une classe de guerriers, qui sont dirigés par les premiers et qui obéissent aux derniers. Cette classe de guerriers est le pôle stabilisateur de la société.
L’âme étant un intermédiaire entre le sensible (par son union au corps) et l’intelligible, elle doit posséder, dans cette action de liaison, une dimension tripartite.
« La soif est en corrélation avec le breuvage. Mais tandis qu’un breuvage d’une certaine qualité est corrélative d’une certaine qualité de soif, la soif elle-même ne l’est ni d’un breuvage peu abondant, ni bon, ni mauvais, en un mot non d’un breuvage avec qualification, mais d’un breuvage tout court. Ainsi donc l’âme de celui qui a soif ne souhaite rien d’autre que de boire, c’est ce qu’elle désire, c’est à cela qu’elle tend. Donc, si parfois quelque chose tire en sens contraire cette âme assoiffée, ne doit-il pas y avoir en elle quelque chose qui se distingue du seul fait d’être assoiffée, de ce qui la mène, telle une bête vers l’acte de boire ?
Ceci posé, nous faut-il assurer qu’il y a des gens qui ont soif et qui refusent à boire ? Qu’assurerait-on de ces gens-là ? Ne serait-ce pas ceci : tandis qu’au-dedans de leur âme il y a ce qui les incite à boire, au-dedans de celle-ci il y a ce qui les en détourne, principe distinct de celui qui incite et l’emporte sur lui. Et maintenant, est-ce que dans les cas de ce genre, ce qui détourne n’apparaît pas en conséquence d’un calcul raisonné ?
Il ne serait donc pas déraisonnable à nous, de juger qu’il y a là deux fonctions et qu’elles se distinguent l’une de l’autre, donnant le nom de raisonnante à cette fonction de l’âme par laquelle elle fait un calcul raisonné, et à la fonction en vertu de laquelle elle aime, a faim, a soif, éprouve des transports relativement à ses autres désirs, le nom d’irraisonnée et de désirante, compagne de certains assouvissements et jouissances. Donc l’existence, à l’intérieur de l’âme de ces deux espèces de fonctions est pour nous chose établie.
La question est maintenant de savoir si celle de l’ardeur des sentiments, celle en vertu de laquelle nous brûlons d’une généreuse ardeur, est une troisième fonction…Ne nous apercevons-nous pas, en mainte occasion, qu’un homme poussé par la violence de ses désirs à agir contre la raison qui calcule, s’injurie lui-même et s’emporte contre ce qu’il y a en lui-même dont il subit la violence ; et que, comme il s’agissait d’une lutte entre deux partis, la raison trouve un allié dans l’ardeur des sentiments qui animent un tel homme ?
L’ardeur des sentiments, dans le cas de dissension dans l’âme, prend les armes pour soutenir le parti de la raison. Elle est un troisième terme, un auxiliaire naturel pour la fonction raisonnante, celle qui calcule au sujet du meilleur et du pire. En sorte que dans l’âme, il y aurait, comme dans l’Etat qui se compose , lui, de trois classes : celle des gens qui font des profits, celle des auxiliaires, celle qui délibère, un troisième terme, l’ardeur du sentiment.
Dès lors, cette partie de l’âme est celle qui vaut à tel ou tel individu d’être appelé courageux, lorsque l’ardeur impétueuse qui est en lui sauvegarde, au travers des peines comme des plaisirs, les prescriptions qui viennent de la raison sur ce qui est à craindre ou ne l’est pas. Quant au nom de sage, en vérité, il lui vient de cette petite partie en lui, celle qui commandait en lui, qui édictait ces prescriptions, possédant un savoir de ce qui est profitable, tant pour chaque partie que pour la communauté entière qu’elles constituent à elles trois. Le nom de tempérant, ne le doit-il pas à l’amitié et au concert qui existe entre ces parties elles-mêmes lorsque celle qui commande et les deux qui sont commandées ont en commun la conviction que c’est la raison qui doit commander ? La tempérance, en tout cas, n’est pas autre chose que cela, tant celle de l’Etat que celle du simple particulier. » ( La République, IV, 435 à 444 )
Platon montre ici son souci de dépasser la stricte dualité âme-corps et aborde la dimension psychologique du fonctionnement humain. Au lieu de se limiter à l’union de l’âme à un corps totalement étranger, il imagine qu’il puisse exister, à l’intérieur de l’âme, une fonction qui joue le rôle, vis à vis d’elle, identique à celui du corps à l’égard de l’âme. S’il arrive à l’homme qu’il résiste à une tendance ou qu’il la combat parce que le résultat n’est pas désirable, c’est qu’une autre fonction entre en ligne de compte. Cette faculté apparaît comme « un calcul raisonné » et elle s’oppose à la pulsion incontrôlée. Il ne s’agit pas d’un conflit, mais d’une médiation de la partie la plus accomplie de l’âme, façonnée par l’éducation. La traduction est un conflit intérieur, une mauvaise conscience qui va s’harmoniser grâce à la fonction délibérative, médiatrice de l’âme. Sa victoire se traduira par une action réfléchie, que l’on pourra qualifier de courage, de tempérance, de sagesse, de justice. La quête et la pratique d’une vertu acquise est la condition qui développe cette troisième fonction de l’âme. L’intérêt de cette approche platonicienne, c’est qu’elle qualifie grandement la démarche qui nous concerne dans la pratique de l’Art Royal. Notre âme touche à deux mondes, dont l’un, celui d’en-bas n’était pas maîtrisé par l’autre, l’intelligible, qui a du mal à se rabaisser vers l’inférieur. L’élément supérieur a donc besoin d’un « auxiliaire » qui l’épaule dans la lutte, d’un élément modérateur, harmonisateur. C’est ce que nous procure la réflexion écossaise, à travers les traditions, la philosophie, les initiations comme épure de la connaissance de soi, du monde, et du dieu. Platon nous apprend que l’âme ne peut s’isoler dans ses vertus intellectives, elle participe du sensible sans s’y soumettre. Elle doit intégrer le sensible en lui donnant la part qui lui convient.
dimanche, mars 11, 2007
L’âme selon l’approche de Platon II
Dans le Phédon, Platon précise son analyse : Socrate, serein devant la mort décrit à ses amis effondrés le chemin spirituel qu’il va emprunter.
« Pour ce qui est de mon espoir de m’en aller tout à l’heure auprès d’hommes qui soient bons, cet espoir-là, à toute force, je ne le défendrais pas. Que je doive, en revanche, arriver auprès de dieux qui sont des maîtres absolument bons, eh oui ! je défendrais cet espoir-là. Il y a là par conséquent une raison pour moi de ne pas concevoir contre la mort la même irritation, et j’ai tout au contraire bon espoir que pour les défunts il y a quelque chose, et que ce quelque chose, ainsi du reste que le dit une tradition qui remonte loin, est de beaucoup meilleur pour les bons que pour les méchants…..Ne jugeons-nous pas que la mort est quelque chose ? Est-ce que ce n’est rien d’autre que la séparation de l’âme avec le corps ?. Penses-tu que ce soit le propre du philosophe de se préoccuper de ce qu’on appelle les plaisirs, des soins du corps, de l’amour ? De façon générale, ton avis est que les préoccupations d’un tel homme n’ont pas le corps pour objet, mais que, au contraire, elles s’en écartent pour autant qu’il le peut, et qu’elles se tournent vers l’âme ?….
Bref, la tempérance, la justice, le courage, accompagnés de la pensée, elle-même le moyen d’une purification ! Ils risquent fort de n’être pas des gens méprisables, ceux qui, chez nous ont institué les initiations, mais bien plutôt des grands hommes, de nous donner à mots couverts, de longue date, cet enseignement : quiconque arrivera chez Hadès sans avoir été initié ni purifié, aura sa place dans le Bourbier, tandis que celui qui aura été purifié et initié, celui-là, une fois arrivé là-bas, aura résidence auprès des dieux. » (Phédon 63,64,69)
Socrate montre sa sérénité en face de la mort, sérénité qui repose sur la confiance et l’espoir. La maîtrise du corps permet à l’âme de se retrouver en elle-même et d’assurer son devenir sinon son immortalité, dans une démarche plutôt religieuse qui se rapproche du salut. La philosophie donnant à l’homme la faculté de se détacher du corps, donc de favoriser l’âme, en assurant dans l’au-delà sa place dans le divin. Socrate croit à l’existence d’une « roue des générations » : si la mort fait suite à la vie, la vie fait suite à la mort, ce cycle rappelle à la vie ce qui était mort. « Les âmes reviennent et elles naissent à partir de ceux qui sont morts ». Il s’agit là d’une réminiscence de la tradition orphique. Le raisonnement de Socrate conduit à une notion cosmique de l’âme : si l’âme n’était pas immortelle, si la « roue des générations cessait de tourner, revivre ne compense plus mourir, le processus devenu rectiligne, ne comporterait plus de retour. La mort de l’âme serait la mort de toutes choses. Il en découle que l’âme n’a pas seulement une dimension individuelle, elle est une manifestation réduite d’une âme universelle avec laquelle elle est liée. Ainsi la Nature a un devenir sans fin, selon la loi de l’alternance des naissances et des morts. On peut parler d’une Ame du monde que Platon fait intervenir pour étayer sa croyance à la survie de l’âme humaine.
Puis Socrate essaie de faire la distinction entre les objets des sens et les objets de la pensée :
« L’Egal en soi, le Beau en soi, la réalité de chaque chose, se peut-il que cela soit susceptible de changement, et même du moindre changement ? Ce qu’est chacune de ces choses, l’unicité en soi et par soi de son être, cela garde-t-il toujours identiquement les mêmes rapports et admet-il jamais nulle part, d’aucune façon aucune altération ?
Cela, c’est forcé, Socrate, garde toujours les mêmes rapports, dit Cebès.
Mais qu’en est-il de la multiplicité des choses belles, hommes par exemple, ou chevaux ou vêtements, ou quoi que ce soit d’autre du même genre, et qui est soit égal, soit beau, bref portant toujours la même dénomination que les réalités dont il s’agit ? Est-ce que celles-là gardent les mêmes rapports ? ou bien, tout au contraire de ce qui a lieu pour les autres, ne gardent-elles, pour ainsi dire jamais, les mêmes rapports, ni chacune par rapport à elle-même, ni les unes par rapport aux autres ?
Elles ne se comportent jamais identiquement, dit Cebès.
Mais tandis que celles-ci, tu peux les toucher, tu peux les voir, tu peux en avoir la sensation par tes autres sens, les autres, celles qui gardent les mêmes rapports, il ne t’est pas possible de les appréhender autrement que par l’exercice réfléchi de la pensée, les objets de ce genre étant au contraire invisibles et n’étant pas atteints par un acte de la vision ?
Ton langage est d’une parfaite vérité !
Admettons donc veux-tu, reprit Socrate, qu’il existe deux espèces d’êtres, d’une part l’espèce visible, d’autre part l’espèce invisible. Et que l’espèce invisible, gardant toujours les mêmes rapports, l’espèce visible ne garde jamais les mêmes rapports.
Poursuivons donc. N’est-il pas vrai que, en nous-mêmes, il y a deux choses qui sont l’une, corps, l’autre, âme ? Mais à laquelle des deux espèces pouvons-nous dire que le corps est le plus ressemblant et le plus étroitement apparenté ?
Il est clair que c’est à l’espèce visible, dit Cebès.
Donc l’âme a plus de ressemblance que le corps avec l’espèce invisible et celui-ci en a davantage avec l’espèce visible. Mais voici quelque chose que nous disions il n’y a pas bien longtemps : l’âme, quand elle a recours au corps pour l’examen de quelque question, au moyen soit de la vue, soit de l’ouïe, soit de quelque autre sens ( car c’est faire l’examen d’une question au moyen du corps que de le faire au moyen des sensations ), l’âme, dis-je, n’est-elle pas traînée par le corps dans la direction de ce qui ne garde jamais les mêmes rapports ? n’est-elle pas elle-même divagante, troublée, en proie au vertige et à une sorte d’ivresse, et cela parce qu’elle est en contact avec des choses analogues ? Quand d’autre part c’est en elle-même et par elle-même qu’elle fait cet examen, alors n’est-ce pas là-bas qu’elle s’élance, vers le pur, le toujours existant, l’impérissable, ce qui est toujours pareil à soi-même ? n’en finit-elle pas alors de sa divagation, et au voisinage des objets dont il s’agit, ne garde-t-elle pas toujours identiquement les mêmes rapports, en tant qu’elle est en contact avec des choses de cet ordre ? n’est-ce pas enfin à cet état de l’âme qu’on a donné le nom de « pensée » ?…..
Lorsque sont unis ensemble âme et corps, à l’un la nature prescrit d’être esclave et soumis à une autorité, à l’autre d’exercer l’autorité et d’avoir la maîtrise ; cette fois, sous ce rapport, est-ce, à ton avis à ce qui est divin que ressemble l’âme ? est-ce à ce qui est mortel ?
C’est trop clair, Socrate, l’âme ressemble à ce qui est divin, le corps à ce qui est mortel !
Dès lors, poursuivit Socrate, ce qui ressemble le plus à ce qui est divin, impérissable, intelligible, qui possède l’unicité de la forme, qui est indissoluble, qui toujours garde, identiquement avec soi les mêmes rapports, c’est l’âme. Ce qui, d’autre part, ressemble le plus à ce qui est humain, mortel, non intelligible, qui a multiplicité de la forme, qui est sujet à dissolution, qui ne garde jamais avec soi les mêmes rapports, c’est à son tour, le corps. » (Phédon, 79, 80)
Platon oppose l’âme, invisible, au contact de l’intelligible, donc des Idées et obligée d’accompagner les manifestations des Idées. L’âme est ainsi intermédiaire entre le sensible et l’intelligible. Mais elle est emprisonnée dans le corps qui la pervertit dans la doxa et dans l’éphémère. On comprend que l’âme peut influer sur le sensible et le rendre perméable à l’invariant, à l’idéal, à la pureté de la création, du divin. Tout en permettant la continuité du sensible. Platon aborde l’immortalité de l’âme dans une direction différente de la réminiscence, dans un raisonnement où l’intelligible domine le sensible. Au contact du corps, elle connaît désirs, craintes, plaisirs et peines qui l’éloignent de sa destination spirituelle. Il s’agit donc pour elle de se purifier de ce qui est en elle une souillure, d’attendre la séparation de la mort qui la libérera et lui fera espérer une existence future désincarnée. Les réflexions de Socrate sur lui-même et la destinée de son âme alors qu’il se prépare à recevoir la ciguë, sont illustrées par un mythe eschatologique qui ne s’inscrit pas dans ce propos.
lundi, mars 05, 2007
L’âme selon l’approche de Platon
I. Le Gorgias
Platon met en place sa théorie de l’âme dans le Gorgias et lui donne une assise religieuse. Calliclès prétend que les plaisirs, les passions, doivent être conduites à la plénitude de l’assouvissement si l’on veut être ce qu’il faut être. Socrate conteste cette insatiabilité :
« Mais la vie, au moins comme tu la conçois, est vraiment terrible ; car ce ne serait point alors une surprise pour moi qu’Euripide eût dit vrai dans les vers que voici : qui sait si vivre ce n’est pas mourir, et si, d’un autre côté, mourir ce n’est pas vivre ? C’est ce que j’ai entendu soutenir par un des Sages : à cette heure, disait-il, nous sommes morts, notre corps, sôma, est notre sépulcre, séma et cette partie de l’âme où sont les désirs est précisément de nature à se laisser séduire. C’est ce dont un homme ingénieux, un Sicilien ou bien un Italique ( c.a.d. un Pythagoricien orphique ) a fait une fable, en appelant « tonneau » cette partie de l’âme à cause de sa disposition à se laisser persuader, de sa crédulité, et les gens déraisonnables, incapables de garder un secret et « tonneau troué » cette partie de leur âme à laquelle appartiennent les désirs dont l’insatiabilité correspond à ce qu’il y a de disloqué dans le tonneau et son incapacité à ne pas laisser fuir ce qu’on y met.…tu es un heureux homme, Calliclès, d’avoir été initié aux Grands Mystères avant de l’être aux Petits ! je ne croyais pas que ce fût chose permise. » ( en effet les Petits Mystères se célébraient en février à Athènes et constituaient une initiation préparatoire, sans laquelle on ne pouvait prendre part aux Grands Mystères qui se célébraient à Eleusis en septembre.) Gorgias, 493 a, b, 494 c, d.
L’âme est prisonnière du corps (sôma) qui est son sépulcre (séma). Elle est ici bas pour y expier les fautes de sa vie antérieure. Son espérance est de s’en aller vers le séjour des dieux et des justes et la rectitude de son comportement, l’observation de règles de continence, sont identiques à l’initiation, à condition de garder le secret, de conserver les enseignements afin de subsister après la mort.
lundi, février 26, 2007
L’Initiation hermétique : C.H. XIII
Tat commence par rappeler la promesse faite par Hermès de lui révéler, de lui transmettre la doctrine de la régénération ( le Logos de la palingénésie) quand il se serait rendu étranger au monde. Ce noviciat est achevé, Tat se sent prêt à recevoir ce qui fera de lui un initié parfait.
La palingénésie est une nouvelle naissance qui implique une mère, une matrice, un père, et une semence.
La matrice est «la sagesse intelligente dans le silence », c’est à dire la disposition nouvelle du novice.
La semence est le «vrai Bien ».
Celui qui ensemence, le Père, est le vouloir de Dieu. Une grâce, cette divine descendance n’est pas l’objet d’enseignement, mais aboutissement de prières. « Prier pour comprendre ».
L’initiateur, est Hermès.
L’engendré n’aura rien de commun avec l’homme ancien, mais sera dieu, fils de dieu « le Tout dans le Tout, composé de toutes les Puissances ».
« Cette génération ne peut s’enseigner, mon enfant , mais quand il lui plaît, dieu lui-même en donne le ressouvenir ». Et Hermès explique, en revenant au premier traité. Dans le Poimandrès, le corps humain était composé des quatre éléments, et à ce titre, il était mauvais. De plus, il était composé de substances astrales, du fait qu’il était le Premier Homme céleste. On se souvient qu’il avait reçu quelque chose des sept planètes à mesure qu’il avait traversé leurs cercles dans sa descente jusqu’à la terre
Des mauvaises puissances astrales au Logos : la doctrine
Dans le traité XIII, on ne parle plus des quatre éléments, mais des substances astrales, au nombre de douze parce qu'elles ont été empruntées aux douze signes du zodiaque. Or cette substance zodiacale est matérielle, mauvaise. Les 12 éléments zodiacaux qui constituent le corps, sont donc autant de supplices pour l’âme car chacun d’eux apporte un vice moral : l’ignorance, l’incontinence, la concupiscence, l’injustice, la tromperie, la colère etc.. Les 12 puissances mauvaises vont être remplacées par dix Puissances bonnes, Puissances de Dieu : la connaissance, la force d’âme, la justice, la véracité, le bien,, la vie, la lumière. Ces dix puissances chassent les vices de l’homme ancien et produisent la rénovation en constituant le « Logos », le Verbe en lui.
L’initiation : de la Dodécade à la Décade
Après l’exposé de la doctrine, voilà le moment fondamental de l’initiation :
Hermès invite le novice à se taire : « ainsi, par ce silence, tu ne feras pas obstacle à la miséricorde qui descend sur nous de la part de Dieu ». Puis l’exclamation d’Hermès : « réjouis-toi désormais, tu es purifié et rénové par les puissances de dieu pour la construction en toi du Verbe. ». « La venue de la Décade a constitué la génération spirituelle en expulsant la Dodécade et nous avons été divinisés par la Naissance, naissance par excellence, naissance selon dieu ». La Décade est génératrice de l’âme. Vie et Lumière sont unies, alors est né le nombre de l’Unité, de l’Esprit. Puissances=Décade=Unité=Esprit (= Vie et Lumière ).
Voici l’allégresse de Tat. Il ne voit plus avec les yeux du corps mais par l’activité spirituelle des Puissances. Il est présent partout, dans tous les éléments, dans tous les êtres de la création, dans toute la durée. « Père, je vois le Tout et je me vois moi-même dans l’Intellect ». « C’est là précisément la régénération, mon enfant : ne plus former ses représentations sous la figure du corps à trois dimensions ».
Le secret.
Hermès prescrit de garder le silence sur le mystère.
Initiation définitive : sortie du corps par la mort ou l’extase : mystique.
Tat interrompt la manifestation de son enthousiasme pour poser une question d’école : « ce corps composé de puissances se dissout-il un jour ? » « Silence ! Ne dis pas des choses impossibles car ce serait un péché et l’œil de ton intellect serait souillé ! ».
Et il formule une demande qui n’est pas habituelle pour un initié : « je voudrais, Père, l’eulogie en forme d’hymne que tu m’as dit que j’entendrais de la bouche des Puissances une fois arrivé à l’Ogdoade, selon l’oracle de Poimandrès ». C’est un rappel : selon le Traité C.H. I 26, l’homme spirituel, parvenu au 8ème Ciel doit entendre chanter les Puissances. Hermès a donc promis à Tat qu’il entendrait cet hymne lorsqu’il serait arrivé à l’ogdoade ou huitième ciel. Le désir de Tat, est de sortir du corps par la mort ou par une extase semblable à la mort. Ce qui devient raisonnable puisqu’il a été purifié et rénové.
Mais cet hymne n’est pas l’objet d’enseignement, il doit être tenu secret. Il ne s’agit pas d’une liturgie car il ne s’agit pas d’une religion mais d’un mystère, l’hymne n’est livré qu’à de rares élus lors de l’initiation.
Hermès ne le possède pas mais compose lui-même un hymne des Puissances : c’est une manifestation pneumatique de la part d’Hermès : il va laisser chanter dieu en lui. C’est également une illumination, un photisme qui retombera sur l’initié. Avant de commencer l’hymne, indication rituelle sur la manière de prier : « Adore debout sous le ciel ouvert, face au sud quand le soleil se couche, à l’est quand il se lève. ».
L’Hymne : transmission initiatique.
— La première partie laisse chanter les Puissances. Toutes d’abord, puis chacune en particulier. « ma justice, chante le Juste par moi, chante vérité la Vérité, chante le bien toi le Bien etc.. Vie et lumière, c’est de vous que vient l’eulogie et c’est à vous qu’elle retourne ». « je te rends grâces Père, énergie des puissances, je te rends grâces, dieu, puissance de mes énergies. Ton Verbe par moi te loue, par moi, Tout, reçois en parole le sacrifice immatériel. Voilà ce que clament les Puissances qui sont en moi, elles chantent le Tout, elles accomplissent ton vouloir ».
— La deuxième partie est une reconnaissance de la volonté de dieu : dieu est entré dans l’homme, le chant de l’homme vient de Dieu et retourne à dieu. L’Esprit a rempli l’homme et s’est manifesté dans l’homme.
mercredi, février 21, 2007
C.H.VII de l'agnosia à la gnose
c’est l’ignorance (Agnosia) touchant Dieu
Conversion de l’agnosia à la gnose
Vision pessimiste qui repose sur l’opposition âme-corps : « le mal de l’ignorance inonde toute la terre, il corrompt l’âme emprisonnée dans le corps, sans lui permettre de jeter l’ancre au port du salut. Ne vous laissez pas entraîner par la violence du flot mais abordez au port du salut (allusion au Nil)et cherchez-vous un guide qui vous montre la route jusqu’aux portes de la connaissance, là où luit la lumière brillante, libre de toute obscurité….élevant le regard vers Celui qui veut être vu. Car il ne se laisse ni entendre ni décrire et il n’est pas visible aux yeux du corps mais seulement à l’intellect et au cœur. Mais d’abord il te faut déchirer la tunique qui te revêt, le tissu de l’ignorance, le support de la malice, la chaîne de la corruption, la geôle ténébreuse, la mort vivante, le cadavre sensible, le tombeau que tu emportes avec toi, le voleur qui habite ta maison. Tel est l’ennemi que tu as revêtu comme une tunique, qui t’étrangle et t’entraînes en bas vers lui, de peur que, ayant jeté les yeux en haut et contemplé la vérité et le bien qui réside en elle, tu ne viennes à haïr la malice de l’ennemi et ayant compris toutes les embûches qu’il a dressées contre toi en rendant insensible les organes des sens, afin que tu n’aies ni oreille pour les choses qu’il te faut entendre ni regard pour les choses qu’il te faut voir »
Ce traité est empreint de judaïsme, d’influence grecque (héraut, ivresse sobriété, port, guide, apparitions. Certains traits rappellent les voyages des pèlerins sur le Nil (le courant est fort) pour aborder au Temple par la berge.
Les portes de la gnose symbolisent la connaissance ou la sagesse habitant dans un palais ou dans un Temple.
lundi, février 19, 2007
Analyse de Personnalité: François Bayrou
Votre nombre d'expression, le 5, synthèse de votre prénom et de votre nom, détermine votre nature cérébrale et nerveuse, votre dynamisme et votre capacité à échanger avec autrui. Vous êtes incontestablement doué du sens de l'adaptation et d'ouverture d'esprit. Vous avez besoin de mobilité et d'indépendance et vous refusez tout cloisonnement (vous évader, voyager, changer... Autant de comportements aussi importants pour vous que boire et respirer!) À surveiller: Votre caractère versatile et vos sautes d'humeur fréquentes... Bref: Sachez profiter au mieux de votre charme et de vos talents de persuasion en surveillant votre tendance aux promesses faciles, au mensonge, à l'impulsivité, à l'instabilité et vous serez un homme comblé et équilibré!
Votre prénom, François, caractérisé par le chiffre 4, révèle une incroyable puissance de travail. Vos qualités d'organisation ainsi que votre sens de l'ordre font malheureusement des jaloux... On vous trouve, injustement, carré et à cheval sur les principes.
Le nom dont vous avez hérité, Bayrou, caractérisé quant à lui par le chiffre 1, révèle une attitude ferme et volontaire. Il y a en vous un réel besoin de vous affirmer.
Votre nombre intime, le 6, issu des voyelles de votre prénom et de votre nom, renseigne sur la personnalité vécue de l'«intérieur», sur vos aspirations, vos motivations... Dans votre cas, vous aspirez clairement à l'équilibre et à l'harmonie. Vous avez un profond besoin de racines, et vous avez le sens des valeurs familiales. Chez vous, les sentiments prédominent et motivent l'action. Vous avez le sens de la responsabilité et du service, et êtes doué de goût pour l'art et pour la beauté en général. L'union, le mariage ou le foyer sont nécessaires à votre vie et vous vous investissez beaucoup pour vos proches. L'aspect prédominant de votre caractère est la recherche de la sécurité affective ainsi que la responsabilité familiale.
Issu des consonnes de votre prénom et de votre nom, votre nombre de réalisation, le 8 révèle vos talents sur un plan matériel et/ou professionnel. Chez vous, il révèle le sens de l'initiative concrète et pratique. Vous êtes efficace et déterminé sur le terrain et vous êtes doué de bonnes vibrations pour les affaires ou les transactions de toute nature.
Votre nombre psychique, le 25, a déterminé votre nature très sensible et très intuitive. Vous êtes attiré par les grandes questions de la vie et de la mort. Vous portez votre émotivité à fleur de peau et avez un grand talent pour créer, inventer, innover... Vous êtes doué de grande originalité! Un vrai «artiste torturé» en somme. Et si tout cela n'est pas extrêmement bien géré, si vous ne trouvez pas votre terrain d'expression affective, vous risquez le repli sur vous-même, une vie affective fragile ou instable... Affaire à suivre!
C'est dans la communication que vous avancez dans la vie, grâce à vos qualités de sociabilité et à votre extraversion. C'est ce que révèle en tout cas votre nombre d'évolution, le 3. Il confirme aussi votre spontanéité, votre enthousiasme, votre facilité d'expression et votre dynamisme. Vous devez, si cela est encore possible, développer vos moyens d'expression et de créativité dans toutes les formes de communication possibles, sans vous disperser exagérément.
Votre table d'inclusion:
Nombres manquants: 4, 8.
• 4: Un 4 en manque signifie clairement de votre part un refus de cadres et de hiérarchie. Vous ne supportez pas de remplir un rôle purement exécutif et souffrez parfois de manque de concentration, de paresse et de manque d'organisation.
• 8: Manque de 8 ou manque de jugeote à l'égard des choses matérielles et de l'argent? Ce manque de 8 est clairement la cause de votre peur de saisir les opportunités, de votre désintéressement pour l'argent et le pouvoir. Les conséquences du manque de 8 se révèlent parfois très violentes, il convient donc pour vous de rechercher rapidement à vous accomplir en misant sur votre sens de l'équité.
Cycle de vie:
Votre chemin de vie, le 1, issu de votre date de naissance, donne de précieuses indications sur votre destin, de manière plutôt détachée de tout contexte. Le 1 est un chemin qui ne cesse de monter et qui mène très loin. En bref, il s'agit du chemin des meneurs, résolus et endurants. Il explique en grande partie votre enthousiasme et votre volontarisme. Plus vous avancez dans votre chemin et plus toute tendance à la timidité ou à l'indécision tend à disparaître. Les obstacles présents sur votre chemin sont une tendance à l'autoritarisme à l'égard de vos proches, tendance que vous devez absolument maîtriser, tout en vous efforçant d'être un modèle.
Votre cycle de vie, le 7, caractérise notamment vos capacités de réflexion. Vous êtes depuis le 25 mai 2005 dans votre troisième et dernier cycle, le cycle de la moisson, qui se déroule en principe dans un climat assez paisible... Si vous avez toujours rêvé d'écrire un livre, de composer ou de peindre un chef-d’œuvre, c'est le moment! Vos jeunes années ont été assez déprimées en raison de votre analyse un peu trop pertinente d'un monde plutôt affligeant. Plus tard, l'incompatibilité entre vos pulsions et votre intellect vous ont souvent mis en porte-à-faux. Aujourd'hui, vous avez les moyens d'éprouver une plénitude longtemps recherchée, de vous sentir en paix et de profiter de l'existence... Profitez-en bien!
Votre cycle de vie compte au total 4 réalisations majeures. Depuis le 24 mai 2004, vous accomplissez votre 4e et dernière réalisation, et pas des plus désagréables: la période de la communication et de la créativité. Il était temps! Vous qui avez toujours cherché à vous réaliser par vous-même, l'occasion vous est donnée pendant cette période d'en faire profiter les autres... Succès garanti, vous l'avez bien mérité!
Cycles temporels:
En numérologie, il existe 9 années personnelles. Chacune d'entre elles indique la tendance générale de l'année en cours. En ce qui vous concerne, vous êtes en année 3, symbole d'expression et de chance. Si vous pensez vous recycler dans un métier de communication, c'est le moment! Ceci dit, quel que soit votre métier, cette année est propice à l'évolution et à la promotion. Petit conseil: n'hésitez pas à remplir une grille de loterie pendant cette période, la chance pourrait bien tourner de votre côté! Mais pas la peine de passer tous vos week-ends au casino ou de risquer votre fortune, la prudence reste de mise. Côté cœur, si vous avez eu des soucis les années précédentes, c'est le retour de la stabilité affective.
Votre chemin de vie: 1
Comme
• Alain Prost
(24.2.1955)
• Béla Bartók
(25.3.1881)
• Charles Buchinsky
(Charles Bronson, 3.11.1922)
• Charles Trénet
(18.5.1913)
• Edvard Hagerup Grieg
(Edouard Grieg, 15.6.1843)
• George Timothy Clooney
(George Clooney, 6.5.1961)
• Georges Bizet
(25.10.1838)
• Gordon Matthew Sumner
(Sting, 2.10.1951)
• Isaac Newton
(4.1.1643)
• Jacques Chirac
(29.11.1932)
• Jean-Jacques Goldman
(11.10.1951)
• John Joseph Nicholson
(Jack Nicholson, 22.4.1937)
• Joseph Levitch
(Jerry Lewis, 16.3.1926)
• Konrad Adenauer
(5.1.1876)
• Kurt Russel
(17.3.1961)
• Marc-Olivier Fogiel
(5.7.1969)
• Marshall Bruce Mathers
(Eminem, 17.10.1972)
• Michel Polnareff
(3.7.1944)
• Nicolò Paganini
(27.10.1782)
• Rupert Murdoch
(11.3.1931)
• Samuel L. Jackson
(21.12.1948)
• Thomas Connery
(Sean Connery, 25.8.1930)
• Thomas Maphother
(Tom Cruise, 3.7.1962)
• Thomas J. Hanks
(Tom Hanks, 9.7.1956)
• Yann Tiersen
(23.6.1970)
• Yves Saint-Laurent
(1.8.1936)
vendredi, février 16, 2007
Analyse des idées principales
« Par ton vouloir j’ai vu » : l’initié voit parce qu’il a reçu la Lumière. Le thème de la Lumière est récurrent dans l’hymne. La palingénésie est une illumination « Mon Intellect a été illuminé à plein ».
Cette Lumière est connaissance ( gnosis ). Elle est Esprit ( pneuma ). Elle est Aïon (éternité ). Elle est l’être même de Dieu et cet être de Dieu est Esprit.
Si Dieu est dans l’homme, c’est que l’homme a aspiré les puissances de dieu. Cette aspiration peut procéder de la magie ou de la théurgie en phase avec l’époque : c’est parce qu’il aspire une force, un souffle ou un fluide divin que le théurge échange son corps mortel pour un autre corps, immortel et lumineux. Dieu habite le myste comme un souffle qui le vivifie, une force qui le remplit de puissance surnaturelle.
La Lumière est Dieu. Dieu maintenant habite l’homme, est devenu l’œil spirituel de l’homme. Ainsi quand le myste loue Dieu, c’est dieu lui-même qui se loue. L’homme est une sorte de caisse de résonance. « Ton Verbe par moi te loue ».
La Connaissance-Lumière était une force divine dont Hermès avait reçu sa part. Il transmet cette force par le chant de l’hymne à Tat, qui devient apte à manifester cette lumière qui chante en lui. D’où la recommandation finale d’Hermès : « Ayant appris ceci de moi, promets-moi le silence sur la vertu de la révélation. ». Il faut garder le silence sur cette vertu car en la divulguant, en «la jetant en pâture à la foule », on risque de la dissiper. La force doit rester intacte, on la réserve aux seuls élus.
A travers les traditions, il est amplement démontré que l’homme porte en lui, de façon innée, l’archétype religieux. Le désir du profane de répondre à une sollicitation lui permettant de prendre une distance avec le monde matériel s’inscrit dans cette dynamique de rupture.
Le CH XIII apporte illustration d’une quête d’ordre mystique, du désir de rencontrer la Puissance divine par une voie non religieuse.
Nous ne sommes pas dans la voie d’une amélioration morale comme le sage stoïcien guidé par le Logos ou le sage du Timée qui harmonise ses idées avec l’ordre de l’univers ; ou encore le sage du Théétète qui s’identifie à dieu par une vie juste et pieuse que lui suggère son entendement. Dans la morale classique, la vertu est chose acquise, une manière d’être entretenue par l’habitude d’un continuel exercice. Notion courante chez les Stoïciens. Il n’est pas de morale sans éducation ou culture. Même une morale foncièrement religieuse comme celle des Pythagoriciens comporte des degrés dans la vertu, établit une hiérarchie parmi les disciples, depuis les acousticiens jusqu’à ceux « qui voient le Maître ». Le sage était uni à la Raison divine, il aspirait à devenir Dieu, à vivre avec Dieu : donc il n’était pas Dieu.
D’autre part, toute âme religieuse a le sentiment de son impureté, de ce qui l’éloigne de Dieu. Elle éprouve le besoin d’être sauvée par Dieu, elle implore la miséricorde divine, elle est soucieuse de son salut (c’est ce que rappellent les prières ). L’impureté est fondamentale par le péché originel. Dans la religion, la grâce, par sa venue, chasse le péché et la mort ( St Paul, Epître aux Romains ).
Que nous livre le CH XIII ?
L’homme est renouvelé au sens propre du terme : un autre vit en lui. Les Puissances divines, ( les vertus ), forment le Logos et s’installent. Certaines sont de nature divine : la connaissance, la vérité, la lumière, d’autres de caractère moral : justice, mesure, sagesse. Tat est un être matériel, impur. Sa personne morale est constituée des douze vices venus du Zodiaque. Il est «prêt », mais il ne peut se purifier lui-même, enchaîné à la matière. La purification ne peut venir que du dehors : « aspire à toi ». Le vouloir de l’homme est nécessaire, mais l’irruption des Puissances est indissociable du vouloir de dieu (que la volonté de dieu soit faîte). La venue des Puissances est un effet de la miséricorde divine. La vertu est ici une force entièrement divine, qui n’est pas acquise mais donnée, repoussant le vice. Le salut repose sur une «naissance en dieu », une régénération. Et cette renaissance mystique est définitive, inébranlable. Le myste est «dieu, fils de dieu », il est la raison divine, le logos. Son être réel est un être incorporel, donc un être qui ne peut se souiller. Même s’il commet des fautes, l’homme intérieur, le seul vrai, n’est pas engagé. Ce salut inaltérable fut pour beaucoup dans le succès de la gnose docétique ( docétisme : secte chrétienne du II ème siècle qui considère la naissance, la mort et la résurrection du Christ comme non apparentes ). Grosse différence, l’hermétiste est sauvé définitivement, le chrétien n’est sauvé qu’en puissance, il doit assurer son salut dans la crainte. Le phénomène qui assure cette certitude repose sur une exaltation intérieure, d’enthousiasme, telle qu’Hermès la décrit dans l’hymne. Il n’est pas décrit d’adjuvants pour obtenir cet état, hors l’initiation. Notons que le chemin est moins facile dans C.H. I, où la présence de Dieu n’est assurée qu’aux justes, et en XII, où l’homme en qui Dieu habite est capable de péché. Il est vraisemblable que l’illumination a été l’apanage d’une élite restreinte ou le fruit d’une idéalisation édifiante.
L’hermétisme : Dieu et l’homme
Les textes hermétiques ne présentent aucun caractère pouvant les rattacher à une religion. Par contre ils constituent une littérature où l’influence religieuse se manifeste à travers quelques notions qui qualifient l’époque.
1. Le désir profond d’être avec Dieu, comme une relation proche avec laquelle on converse, de l’aimer. Ce besoin impose un genre de vie où la pureté domine, évitant le contact de la femme, se tenant à l’écart de la foule, dans un état de contemplation plus que de dialogue. En réponse, les gnostiques ne plaisent pas à la foule, ils sont l’objet de la risée publique, on les méprise, et cette exclusion d’autant plus facile que leur nombre est petit. Mais ne pas faire partie de la masse, se considérer comme des élus flatte l’orgueil et donne un titre de gloire un peu artificiel. D’autant que la remarque de Platon peut s’appliquer : « il y a beaucoup de porteur de thirse, mais peu de bacchants ». Il faut bien dire aussi que dans cette société des premiers siècles, la masse réclamait le pain et les jeux du cirque, les riches aspiraient au luxe et aux plaisirs. Les écrits hermétistes traduisent le dégoût de la chair, le désir de fuir le monde et d’atteindre Dieu en réaction contre un milieu pénétré des influences de ce monde qui est le plérôme du mal.
2. Une littérature religieuse.
Tout y parle de Dieu :
La connaissance de Dieu, la piété qui mène à Dieu. Les traités sont des guides : « Telle est donc l’image de Dieu que j’ai tracée pour toi au mieux de mes forces : si tu la contemples exactement, et te la représentes avec les yeux du cœur, crois-moi, enfant, tu trouveras le chemin qui mène aux choses d’en haut » (C.H.IV 11, 53,, 11).
3. Les voies sont différentes, sur un fonds traditionnel.
a) Dieu, principe de l’ordre cosmique dont la perfection se réalise dans le monde supralunaire. La contemplation de cet ordre, de la beauté du ciel où les astres sont des dieux, on peut atteindre l’ordonnateur du Tout.
b) Dieu principe de l’être vrai, qui est l’être suprasensible ou l’Idée suprême de Platon, Bien, Beau, Un.
Notre Noûs (intellect conceptuel), dans son essence est apparenté aux Idées. Il est faculté de connaissance intellectuelle. Il a vu, dans une vie antérieure, les modèles des choses sensibles. Or l’Idée suprême, c’est Dieu, un dieu caché, inapparent aux sens, et le noûs représente la faculté de connaissance supra intellectuelle, de connaissance mystique. Ainsi le mot intelligence ou intellect ne couvre pas toute l’amplitude du noûs grec. Il n’en exprime que la première fonction qui est d’intelligere, de comprendre. On ne comprend jamais Dieu. S’il était compris il serait exprimable. Or aucun mot ne l’exprime. Il est ineffable. « Quand tu pourras ne plus rien en dire, c’est alors que tu verras la beauté de ce Bien-là. La connaissance de ce bien divin est silence, inhibition de tous nos sens. » (C.H. X 5°).
Cette voie se fonde sur la parenté du Noûs et de dieu. Cette parenté est d’ordre métaphysique dans l’école platonicienne. Mais dans le Poimandrès elle revêt un aspect mythique : l’âme est la fille de Dieu ou le prototype de l’âme est un Homme céleste, fils de Dieu. Le Noûs de l’âme est issu du premier Noûs divin, et n’a pas à changer de nature pour voir Dieu.
c) La troisième voie : pour voir Dieu il faut renaître.
L’homme nouveau remplace le vieil homme. C’est un homme restauré en sa pureté, composé de Puissances divines, c.a.d. de Dieu. L’affinité entre le noûs humain et Noûs divin a été renforcée, puisque c’est maintenant le Noûs dieu qui habite en l’homme. Les dispositions à l’union mystique sont à leur comble. On peut presque parler d’identité : le cercle se ferme et Dieu loue Dieu.
4. Le mysticisme dans ces trois voies.
Lalande : « Croyance en la possibilité d’une union intime et directe de l’esprit humain au principe fondamental de l’être, union constituant à la fois un mode d’existence et un mode de connaissance étrangers et supérieurs à l’existence et à la connaissance normales ».
Boutroux : « Le phénomène essentiel du mysticisme est ce que l’on appelle l’extase, un état dans lequel, toute communication étant rompue avec le monde extérieur, l’âme a le sentiment qu’elle communique avec un objet interne, qui est l’être parfait, l’être infini, Dieu ».
En un mot : « Contact immédiat avec Dieu, au delà de toute image et de toute représentation abstraite ».
a) La littérature abonde de développements sur l’ordre et la beauté du monde. Pourtant, le contraste entre l’agitation du monde et les affaires humaines, et le calme d’un ciel nocturne suscite le désir d’accéder à cet univers de paix et peut éveiller un sentiment d’union avec le créateur. La contemplation esthétique a été l’une des voies du mysticisme au Moyen Age et dans les temps modernes. Ce fut aussi le cas aux premiers siècles de notre ère et les écrits hermétiques en sont l’écho.
b) Porphyre, dans « La vie de Plotin » témoigne de l’union mystique dans une montée vers l’Un. « Ainsi, à cet homme divin qui souvent s’élevait par la pensée, selon les voies enseignées par Platon dans le Banquet, jusqu’au Dieu Premier et suressentiel, ce Dieu-là même apparut, qui n’a ni forme ni figure, qui est établi par delà tout l’intelligible. Moi-même, Porphyre, je déclare m’être approché de ce Dieu. Plotin, lui, eut la vision du « but tout proche »- le terme et le but, c’était pour lui l’union intime au Dieu au-dessus de tout-. Il en jouit environ quatre fois pendant que je fus avec lui, par une opération ineffable et non pas seulement en puissance ».
c) La forme de connaissance la plus originale :
C’est celle où le myste sort de lui-même pour devenir identique à Dieu. Dans le C.H. XIII, il s’agit d’un envahissement de l’homme par Dieu, dans une dynamique pneumatique. On s’éloigne totalement du platonisme. L’homme se dilate jusqu’à la totalité de l’être divin. Il devient infini dans le temps et dans l’espace. Il est présent en tous les êtres. C’est une enstase, une pénétration par le dieu. S’agit-il d’une union intime et directe de l’esprit humain au principe fondamental de l’être ? L’initiation du CHXIII nous laisse supposer cet élan mystique de Tat. Mais ceci dépasse l’ordre de la raison et seul le langage dépouillé, sincère, ni abstrait, ni théorique donne la conviction d’une expérience vécue.
vendredi, février 09, 2007
Corpus Hermeticum : Traité XIII
Hermès Trismégiste à son fils Tat :
Discours secret sur la Montagne
Concernant la Régénération et la Règle du Silence
Le XIII est un logos d’enseignement, exemple unique dans la littérature hermétique. Le disciple Tat demande un supplément de lumière. Hermès a différé cette instruction car il estimait que Tat n’était pas prêt. Mais maintenant, il a « fortifié son esprit contre l’illusion du monde » : l’heure est venue de la transmission du mystère. C’est une initiation, la révélation d’une doctrine secrète qu’il est interdit de révéler aux profanes.
« Père, tu m’a parlé par énigme et sans répandre la lumière quand tu as traité de l’activité divine. Tu ne m’as pas donné la révélation sous prétexte que personne ne peut être sauvé avant la régénération. Tu as promis de me la transmettre «quand je serai prêt à me rendre étranger au monde ». Me voici prêt : « j’ai fortifié mon esprit contre l’illusion du monde ». Supplée de ton côté à mes manques de la façon que tu as promis de me transmettre le Logos de la Palingénésie (régénération, nouvelle vie) de vive voix ou par un moyen secret. J’ignore, ô Trismégiste, de quelle matrice l’homme est né et de quelle semence. »
La matrice est la Sagesse intelligente dans le Silence.
La semence est le vrai Bien.
Le Père est le Vouloir de Dieu.
L’Initiateur est Hermès.
« Et de quelle sorte est l’engendré, Ô Père ? Car il ne peut participer en rien à ma propre substance. »
L’engendré sera différent, il sera fils de Dieu, le Tout dans le Tout, composé de toutes les Puissances.
« Tu me dis une énigme, tu ne me parles pas comme à un vrai fils. »
Cette sorte de chose ne s’enseigne pas, mon enfant, mais quand il lui plaît, Dieu lui-même en donne le ressouvenir.
« Tu me donnes des explications impossibles ! Je suis né comme un fils étranger à la race de mon père, ne me refuse pas ta science, expose-moi tout au long le mode de régénération. »
Je ne puis te dire que ceci : voyant en moi-même une vision immatérielle produite par la miséricorde de dieu, je suis sorti de moi-même pour entrer dans un corps immortel, je ne suis plus ce que j’étais, j’ai été engendré par l’Intellect. Cette chose ne peut s’enseigner. Je n’ai plus de couleur, ni le sens du toucher, ni la mesure de l’espace. Tu me vois avec les yeux, mais ce que je suis, tu ne peux pas le comprendre en me regardant avec les yeux du corps et par la vue sensible.
« Tu m’as jeté dans un égarement d’esprit, car je ne me vois plus moi-même. »
Plût au Ciel que toi aussi tu fusses sorti de toi-même.
« Qui est l’Opérateur ? »
Le fils de dieu, un homme comme les autres, par le vouloir de dieu. (Chaque être lui-même régénéré).
« Qu’y a-t-il donc qui soit vrai, Ô Trismégiste ? »
Ce qui n’est pas pollué, mon enfant, ce qui n’a point de limite, point de couleur, point de figure, ce qui est immuable, nu, brillant, ce qui ne peut être appréhendé que par soi seul, le Bien inaltérable, l’Incorporel.
« Me voici fou ! Je pensais que tu m’avais rendu sage et voilà qu’a été bouchée la perception que j’ai de ma pensée. Comment percevoir ce qui n’est ni rigide ni liquide, ce qui ne peut être serré, ce qui n’est appréhendé que dans les effets de sa puissance et de son énergie. Suis-je donc incapable de concevoir la naissance en dieu ? »
Attire-le en toi et cela viendra. Arrête l’activité des sens du corps et alors se produira la naissance de la divinité. Purifies-toi des punitions irrationnelles de la matière.
« J’ai donc des bourreaux en moi ? »
Et pas en petit nombre, mais terribles et nombreux.
« Je ne les connais pas. »
Cette ignorance même est la première des punitions, (vices) puis la tristesse, l’incontinence, la concupiscence, la tromperie, l’envie, la fraude, la colère, la précipitation, la méchanceté. Ces punitions sont douze en nombre. Mais d’autres plus nombreuses, par l’intermédiaire de la prison du corps, forcent l’homme intérieur à souffrir par le canal des sens. Au contraire, elles s’éloignent de l’homme dont dieu a pris miséricorde et c’est en cela que consiste le mode et le sens de la régénération. (Les vices proviennent des douze signes du Zodiaque, comme ils provenaient des Planètes dan le Traité
I)
Le silence : « Maintenant ne parle plus mon enfant, garde un religieux silence : en récompense, la miséricorde ne cessera plus de descendre de dieu sur nous. Réjouis-toi, voici que te purifient à fond les Puissances de Dieu. La connaissance de dieu est venue jusqu’à nous, l’ignorance a été chassée. Les douze punitions font place à la joie, la continence, l’endurance, la justice, la bonté, le partage, la vérité, le bien, la vie, la lumière : dix puissances, la Décade, nombre sacré et parfait, remplace la Dodécade.
Par la venue de la Décade, la génération spirituelle, la naissance selon dieu a dominé la sensation corporelle, je suis constitué par les Puissances divines. Je me représente les choses avec les yeux de l’esprit. Comment les dix puissances chassent-elles les douze punitions ?
Cette « tente » (la prison du corps) dont nous sommes sortis a été constituée par le cercle du Zodiaque est remplacée par le corps spirituel constitué par la Décade des Puissances, identiques à l’Unité ou au Pneuma. Douze vices remplacés par dix vertus. Ainsi selon la raison, la Décade contient l’Unité et l’Unité la décade.
Puissances = Décade = Unité = Esprit = Vie et Lumière.
« Ce nouveau corps composé de Puissances, subit-il un jour la dissolution ? »
Le corps sensible de la nature est bien éloigné de la génération substantielle, car l’un est mortel, l’autre est immortel. Tu es né dieu, fils de l’Un.
Tat manifeste le désir d’entendre l’hymne de la régénération.
Hermès impose le silence, car cet hymne n’est pas objet d’enseignement mais doit rester enseveli dans le silence. Pour l’entendre, il faut se tenir debout, en un lieu à ciel ouvert, face au vent du sud à la chute du soleil, au vent d’est au lever du soleil.
Hymne de la régénération : discours d’Hermès :
« Je vais chanter le Seigneur de la Création, et le Tout et l’Un. Celui qui a crée tout l’univers, qui a fixé la terre…c’est lui qui est l’œil de l’intellect, qu’il reçoive donc l’eulogie de mes Puissances. ». Eu : bien, eulogie, discours sur le bienfait. Remarquons la similitude du créateur gnostique et du créateur de la Bible. C’est le Créateur lui-même qui habite dans l’homme régénéré, et, devenu son œil spirituel lui permet de voir les réalités spirituelles selon le procès de l’Enstase : c’est le dieu qui est descendu dans l’homme, par opposition à l’extase).
« Sainte Connaissance, illuminé par toi, c’est grâce à toi que je célèbre la lumière intelligible et me réjouis dans la joie de l’intellect » : le Noûs, le Logos, le Pneuma, expriment une même réalité, le Dieu qui habite dans l’âme, ayant construit en elle « l’homme nouveau ».
« Ma justice, chante le Juste, vérité la Vérité. Vie et Lumière, c’est de vous que vient le Bien et c’est à vous qu’elle retourne. Je te rends grâce, Père, énergie des Puissances. Je te rends grâce, Dieu, puissance de mes énergies. Ton Verbe par moi te chante. Par moi reçois le Tout en parole, comme sacrifice spirituel. Ô porteur de l’esprit, Démiurge, c’est toi qui est Dieu. ».
Tat, par la vertu de l’hymne d’Hermès, a été « illuminé à plein » et il se sent capable de chanter à son tour : « Toi, le Seigneur, toi l’Intellect, reçois de moi les sacrifices spirituels que tu veux. Car c’est par ta volonté que tout s’accomplit. »
L’initiation et le secret :
« Maintenant que tu as appris ceci de moi, promets-moi le silence en ce qui concerne ce pouvoir miraculeux, ne révélant à personne, enfant, le mode de transmission de la régénération, afin que nous ne soyons pas des divulgateurs. Maintenant tu te connais dans la Lumière de l’Intellect, toi-même et notre Père commun ».